En cette nuit de la St Sylvestre je me pose la question de ce que je pourrai souhaiter aux miens, à mes amis, à mes collègues, à mes camarades, à ceux que j'aime et à ceux que je n'aime pas (ils ne sont pas nombreux), à ceux que je connais et à la multitude de gens qui vivent sur cette Terre et que je n'aurai jamais l'honneur de rencontrer. En cette nuit je me pose la question et rien ne vient car tout semble avoir été souhaité sans que cela n'ait jamais vraiment changé grand chose. Alors, faute d'imagination, on peut se souhaiter des choses banales et convenues (amour, santé, richesses), cela ne porte pas beaucoup à conséquence et cela n'engage personne à changer. Mais le vrai souhait ne serait-il pas celui qui engage, celui qui responsabilise, celui qui ouvre les yeux ? Et sur quoi faudrait-il ouvrir les yeux ? Je proposerai, une fois de plus, la précarité de notre humanité au moment où celle-ci est si persuadée de sa puissance et de son invulnérabilité. Cette humanité si persuadée de son pouvoir de domination qu'elle nie les défis qui sont aujourd'hui sous ses yeux. Cette humanité si persuadée de son emprise et de sa toute puissance sur la nature, qu'elle en ignore le dragon qui menace. Et pourtant. Et pourtant il faudrait bien que l'on ouvre les yeux. Oui il faudrait bien. Il faudrait pouvoir le faire sans être effrayé au point de ne plus pouvoir agir, tétanisé par l'ampleur du danger. Ainsi probablement le souhait, pour cette année 2013, serait peut-être que nous ouvrions enfin les yeux sur les défis qui s'ouvrent devant nous et qui, suivant ce que l'on en fera, engendreront la chute ou tous les possibles.
Mais de quels défis parle-t-on, me direz vous ? Le premier serait d'accepter que la crise économique n'est pas le problème et de la remettre à sa juste place, c'est à dire comme un mal structurel, révélateur de la frilosité et de la couardise des politiques et comme une muleta que ces derniers, dirigés par les financiers, agitent pour occulter les vrais danger qui menacent et qu'ils sont incapables d'affronter : D'un point de vue planétaire, changements climatiques, crise métallique, crise énergétique, pollutions des eaux, des sols et de l'air, perte de biodiversité, incapacité à faire de l'agriculture de proximité, expansion urbaine, destruction des sols et, d'un point de vue purement humain, surpopulation, capitalisme, libéralisme, égoïsmes, captation des richesses et fondamentalismes sont des défis bien plus périlleux qu'une "simple" crise économique qui perdure depuis près de 40 ans, qui arrange bien des puissants et qui musèle les peuples.
L'humanité a survécu à toutes les crises économiques qui ont émaillé son histoire, en revanche il n'est pas du tout sûr que nous puissions survivre, si nous n'anticipons pas, aux crises écologiques et géologiques qui sont là. Notre humanité est tellement persuadée de sa puissance qu'elle s'est dénaturée au point de croire qu'elle peut vivre déconnectée des équilibres naturels. Et pourtant ... et pourtant nous continuons à dépendre des fruits de la terre, de l'air maintenu dans une kilométrique couche atmosphérique, de l'eau que nous buvons ... nous ne sommes pas hors sol même si certains rêveraient de cela. Il n'est pas du tout sûr que nous puissions survivre, si nous n'anticipons pas, à toutes ces crises, toutes liées les unes aux autres, générées par notre humanité toujours plus prédatrice et qui dépassent nos capacités que nos voudrions à l'égale des dieux. Il n'est pas du tout sûr que nous puissions survivre, si nous n'anticipons pas, aux crises écologiques et géologiques qui sont là et qui exacerbent et exacerberont toujours plus les oppositions et les conflits entre les Hommes et entre les civilisations, car, véritablement, nos économies vont dans un mur terrible, portées par un déni incroyable de réalité ... celle de la fin de l'ère pétrolière. Seulement 1 % des gens croient à ce scénario car tout le monde plane dans le rêve nostalgique des Trente Glorieuses. Ainsi je pense que tous ces grands dirigeants, qui négligent les crises écologiques et géologiques qui sont là et qui n'agissent pas en conséquence, sont des criminels génocidaires et devront être condamnés pour crime contre l'humanité car c'est bien de risque d'exterminations d'enfants, de femmes et d'hommes dont il s'agit là ... à très court terme.
L'alerte est lancée depuis des années, à chacun, maintenant, "la découverte ou l'ignorance" ... de cela découlera une aube nouvelle ou un soleil vert.
Ainsi devant l'inévitable, qui s'ouvre devant nous, si rien n'est entrepris et devant l'urgence des changements radicaux qui devraient s'imposer, je crois que véritablement le souhait que l'on pourrait tous se souhaiter, pour cette année 2013, serait que l'on ouvre les yeux collectivement, sur tout cela, afin d'impulser un nouveau plan Marshall international pour préserver une humanité aussi belle qu'absurde. Pour cela, souhaitons que le vent du combattant de l'arc-en-ciel souffle en nous tous afin de nous permettre d'affronter ce qui s'ouvre devant nous.
Dans l'attente de la réalisation de ce rêve un peu naïf, je vous souhaite, à tous et à tous ceux que vous aimez, de passer une très belle et heureuse année 2013 en pleine conscience.
Bruno BOMBLED
2 commentaires:
La crise est-elle bientôt finie?
Michel SERRE : La crise financière, c'est probable. Je ne suis pas un économiste, ni un spécialiste de la finance, mais ce que je vois, c'est le tableau global. On ne parle que d'économie! Une campagne électorale, ce n'est que ça : l'emploi, la dette, le budget ! Elle a envahi la totalité de la discussion publique. Or notre monde traverse une phase de changements gigantesques. Comme on est obnubilé par l'économie, on ne pense la crise qu'en termes économiques, mais il y a tellement de choses plus importantes qui nous mettent en crise! [...]
http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Serres-Ce-n-est-pas-une-crise-c-est-un-changement-de-monde-583645
Les États sont-ils en guerre contre "les marchés" ?
Emmanuel Todd : Ne soyons pas dupes de ces concepts mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux (voir L’État prédateur, de James Galbraith). Il suffit d’observer les parcours de certains individus entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et, désormais, les gouvernements pour comprendre qu’ils y parviennent. [...]
http://blogs.mediapart.fr/blog/corinne-n/150812/les-plus-riches-ont-pris-le-pouvoir-l-echelle-mondiale-emmanuel-todd
Les hommes politiques, comme la plupart des « responsables » économiques ne sont pas à la hauteur des enjeux de l’humanité.
Quel responsable économico-politique a-t-il eu le courage d’avertir ses semblables qu’il fallait prendre conscience que nous sommes sur un satellite d’un petit soleil perdu parmi des milliards de milliards de soleils, menacé par l’espèce animale la plus consciente de son intelligence ? Du moins, jusqu’à preuve du contraire.
Quel responsable des grandes puissances a osé dénoncer l’illusion du « dogme de la croissance infinie dans un monde fini » ?
Pourquoi, les responsables européens n’écoutent-ils pas les alertes et les analyses lancées par les différents prix Nobel d’économie vivants et qui les mettent en garde contre leurs choix économiques actuels ? [...]
Max Angel
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-vrais-enjeux-d-aujourd-hui-128361
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