Voilà un sujet qui agite les méninges de l’humanité depuis des millénaires et tout particulièrement les bouddhistes et plus récemment les neuroscientifiques.
Sur ce sujet, je resterai donc évidemment modeste et souhaite simplement présenter ci-dessous l’état actuel de mes réflexions.
Pour ce qui me concerne, le « soi », le « moi » ou le « je » n’est pas une chose mais une propriété qui émerge du croisement d’une infinité de réalités (dans le désordre et sans exhaustivité : cosmique, physique, chimique, biologique, hormonale, neuronale, corporelle, génétique, historique, familiale, médicale, culturelle, économique, amoureuse, émotionnelle, professionnelle, intellectuelle, spirituelle, météorologique, climatique, politique, …).
Ce croisement est le lieu d’un processus dynamique dans lequel toutes ces réalités s'entrecroisent et interagissent peu ou prou entre elles.
Si nous partageons parfois certaines de ces réalités, un grand nombre d’entre elles nous sont propres, si bien que le « moi » qui jaillit de ce point de contact est propre à chacun et fait que les individus sont tous singuliers.
En outre, l’examen montre que toutes ces réalités ne sont pas figées mais au contraire qu’elles évoluent toutes avec le temps (les unes plus rapidement que les autres) et que leur prégnance sur notre existence est elle aussi évolutive.
De cette façon de voir les choses découle le constat d’une part que le « moi » est bien une réalité, certes complexe et très difficile à cerner, mais une réalité quand même car il est issu d'une infinité de réalités. D'autre part, que le "moi" est conditionné par toutes ces réalités et que donc il n’existe pas de manière autonome, indépendante. Enfin, que le « moi » évolue constamment, qu’il est impermanent à l’image des réalités dont il est issu. Et de fait, il suffit de se retourner pour s’apercevoir que nous ne sommes pas tout à fait la même personne qu’il y a 10, 15 ou 20 ans. Nous sommes un peu comme un fleuve, apparemment toujours le même et pourtant ce n’est jamais la même eau qui coule. Mais alors d’où vient ce sentiment de permanence et d’autonomie du « moi » ? Peut-être, pour paraphraser Paul Eluard qui proclame « que nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses », parce que nous vivons dans l’inattention des métamorphoses des réalités d’où émerge notre « moi » ?
Enfin, dans une perspective de développement personnel, cette façon de voir nous permet aussi de constater qu'il existe des réalités sur lesquelles il nous est possible d'interagir et d'autres non et nous permet de nous concentrer sur les plus pertinentes.
Christophe BOMBLED
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire