"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

jeudi 28 février 2019

Quand les écolos seront des saints ...


Le 22 Février, le journal Le Monde titrait « L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur ». En préambule on pouvait lire « En vacances, j’oublie tout, surtout mon empreinte carbone. Pour le citoyen « responsable », le voyage côté hublot fait partie de ces petits arrangements avec la conscience écologique. Dans de nombreux pays, les incitations à la détox aérienne se multiplient. Ils ont renoncé aux Coton-Tige, au Nutella et même à l’harmonie scandinave de la cuisine depuis l’adoption du lombricomposteur et des moucherons qui vont avec. Alors pas question d’annuler le ­Paris-New York de cet été… […] Malaise et premières tensions entre copains, devant la pizza quatre ­légumes. Peut-on se dire écolo tout en s’envolant pour le week-end à Porto ? L’avion sème la zizanie. D’un côté, ceux qui connaissent les chiffres et commencent à s’interroger. De l’autre, ceux qui ne veulent surtout ne rien savoir de peur d’objectiver ce qu’ils pressentent : tous ces efforts louables pour acheter en vrac ou cuisiner les légumes bizarres du panier Amap n’auront rimé à rien s’ils prennent la direction de l’aéroport. Ne me dites pas… Qu’un aller-retour Paris-New York envoie plus d’une tonne de gaz carbonique dans l’atmosphère par passager, soit autant qu’une année de chauffage et le cinquième des émissions annuelles d’un Français. Que tout trajet national ou européen en avion pollue quarante fois plus que le TGV, sept fois plus que le bus, deux fois plus qu’une voiture avec trois passagers. Que le secteur aéronautique est responsable de 2 % des émissions mondiales de CO2. Soit deux fois plus qu’un pays comme la France. 2 % seulement ? Et vous me priveriez pour si peu de la petite semaine andalouse prévue à Pâques ? »

Alors oui j’en connais des écolos qui s’arrangent avec la réalité, moi aussi, tous les 4 ou 5 ans je retourne au pays (par alliance). On est « Schizophrène », comme le dit Pierre Grante, 30 ans, blogueur « d’Un notre monde ». Oui c’est vrai j’en connais, mais que dire, également, de celui et de celle qui se fout éperdument de tout cela ? Qui se fout de manger de l'huile de palme ? De jeter par terre ses merdes ? De changer de téléphone tous les 6 mois ? De bouffer de l'ananas tous les jours à la cantine ? De bouffer des fraises en hiver ? De bouffer de la viande à outrance ? D'habiter à 60 bornes de son taf (qu'importe le budget essence qu'il demandera à l'état de subventionner car définitivement ces taxes sont Insupportables pour son budget !) pour jouir, le dimanche, de son carré de jardin pris sur les terres agricoles ? D'acheter plus de fringues que de raison ? D'acheter des bouteilles d'eau minérale au bilan écologique et carbone dramatique ? De celui qui pense qu'il existe parce qu'il consomme ? Quid de celui qui roule en Pick-up pour bien faire voir comment il emmerde bien le monde entier ? Quid de celui ou celle qui se fout du changement climatique et de l'effondrement de la biodiversité dont il est aussi la cause ? Quid de celui et celle qui refuse de renoncer, car "on a qu'une vie !" et qui ne laisse donc aucune lueur d'espoir aux générations futures et qui, bien évidemment, prend l'avion pour un oui ou pour un non ? Que dire de tous ces gens-là qui foutent ma planète au tombeau ?

Moi j'ai décidé de ne plus prendre l'avion pour partir en vacances (je me limite à ce que je peux faire en voiture ou en train et, comme dit plus haut, à un retour au pays tous les 4 ou 5 ans) !!! Fini pour moi les belles plongées en Égypte, en Grèce ou aux Seychelles !!! J'ai renoncé avant que la planète ne me l'impose car oui, définitivement oui, l'écologie n'est pas de la philo, ni du fanatisme, ni de l'ordre du religieux, c'est de la biologie, de la géologie et de la physique qui nous indiquent que l'effondrement guette. Par ailleurs, chez nous, nous refusons le tourisme consumériste. Nous avons supprimé une voiture, nous avons un appartement, chauffé au chauffage municipal, qui est à 10 km de nos tafs respectifs et nous co-voiturons. Chez moi, pour aller en ville, je préfère la marche à pied ou le vélo. Nous n'allons jamais en voiture à Paris, le métro et le RER nous conviennent très bien ! Sur Internet je n'utilise jamais le Cloud, j'utilise ECOSIA comme moteur de recherche, je limite au strict minimum mes envois de mails, fait régulièrement le ménage dans ma boîte mail et préfère les favoris plutôt que de faire une recherche sur internet. Je ne recharge jamais mon téléphone la nuit et ne le laisse branché que le strict necessaire. Nous achetons toujours de saison et le plus local possible (AMAP, fermes locales), nous sommes à zéro huile de palme et zéro fruits exotiques autre que ceux des DOM-TOM (et encore ! avec parcimonie), nous limitons notre consommation de viande. Nous préferons cuisiner plutôt que d'acheter des plats préparés. Nous achetons parce que nous avons besoin et non pas parce que nous en avons envie. Les magasins sont, pour moi, des temples de la consommation, cette religion dogmatique source de l'impace dans laquelle est l'humanité. Mes actes d'achats sont des choix politiques, ce que j'achète ou non, participe à déterminer le monde que je laisserai à mes enfants. Je sais que mon pouvoir de non-achat peut faire bouger les choses. Ce n'est pas parce que je peux faire les choses, que j'en ai les moyens et que j'en ai le droit que je fais ... avant d'agir je réflechi à mon impact. Nous préférons faire réparer plutôt que de racheter. Mes habits et mes chaussures vont jusqu'à l'usure. Nous ne jetons jamais de nourriture, le tri sélectif est devenu une évidence et nous travaillons sur notre consommation d'emballages (mais c'est pas encore ça 😕), nous faisons notre compostage sur notre balcon. Mon bilan carbone personnel est de 700 kg de carbone par an (500 kg étant la neutralité climatique) contre 2000 pour un français moyen. Qui dit mieux ? Je travaille dans la Recherche Publique sur le climat et l'Environnement, je participe à enrichir le savoir de l'humanité et non les poches d'actionnaires prédateurs. Chez nous, nous cherchons l'amélioration permanente car la perfection n'est pas de ce monde. Je suis pacifiste, non-violent, anti-raciste, ami des LGBT, contre toutes les discriminations et pour le vivre ensemble ... je soutiens toutes les causes qui ont trait à l'écologie sociale et solidaire, je vote en cohérence avec mes idées (écolo), je me fais beaucoup d'animosités quand je dis ce que je fais, je suis le chieur de service,...

Ce genre d’article fait partie de cette mouvance qui permet à ceux qui ne veulent rien faire de le justifier à moindre coût. « Je me bougerai pour la planète quand les écolos seront des saints », autant dire que ce n’est pas demain la veille.

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