Elio Canestri, un jeune surfeur (13 ans) du Pôle Espoir de La Réunion est décédé des suites d’une attaque de requin sur le spot des Aigrettes, ce dimanche matin. La famille est en deuil et moi, qui suis père, je me mets à la place des parents. Leur douleur est insondable, qu'ils aient toute ma compassion. Et alors que nous devrions tous rester dignes on entend, au loin, le sot vengeur hurler "TUEZ LES TOUS !!! Tuez !!! Tuez !!!!".
Ainsi nous voici avec un nouvel accident, à la Réunion, mettant en cause les requins alors que le jeune adolescent surfait dans une zone interdite à la baignade depuis le dernier accident en date, en février dernier.
Pourtant à l'heure où, comme à l'habitude, les requins sont désignés comme responsables, il convient de rappeler certains faits afin d'établir les responsabilités de chacun et de dénoncer le caractère non seulement inefficace mais sans doute contre productif des opérations cathartiques de pêches "post attaques", sensées être destinées à "tuer le coupable" (mais comment savoir quel est l’individu responsable ?) alors quelles ne cherchent qu'à apaiser les esprits toujours épris de cette haine millénaire pour les squales.
L'accident de ce dimanche s'est produit juste à côté de la zone où a été "expérimenté" le programme "Cap Requins" et où ont eu lieu la majorité des captures du programme Ciguatera. Ce sont des dizaines de requins, qui ont été tués dans cette zone l'année dernière. Plus grave encore, des drums lines (lignes avec hameçons appâtés) ont été installés de part et d'autre de la zone de l'accident il y a une douzaine de jours comme à Etang Salé, lieu d'un accident en février dernier où des drums lines avaient été installées à proximité des lieux du drame.
ENCORE COMBIEN DE MORTS HUMAINES ET MARINES avant d'enfin considérer l'océan comme un milieu sauvage, non aménageable et auquel nous devons nous adapter et non l'inverse ?
La Réunion est une île ouverte sur l'océan, dès lors, et tant qu'il restera des requins dans cette portion de l'océan indien, ces derniers viendront. D'autant plus s'ils sont attirés par des lignes appâtées aux abords des zones de baignade. Alors à moins que l'ambition soit d'éradiquer jusqu'au dernier squale sur des milliers de kilomètres carrés, la solution devra être cherchée ailleurs que dans la pêche. C'est un mélange de mesures de surveillance et de sensibilisation et dans une approche plus humble du milieu sauvage qu'est l'océan que se trouve la solution.
La Terre et la Mer ne sont pas notre propriété. Nous n'en sommes que des locataires temporaires au même titre que les autres espèces. De quel droit régulons-nous ? De quel droit exterminons-nous ? De quel droit épuisons nous les ressources ? De quel droit nous approprions-nous la Terre ? Faire fondre la neige "Hors piste" pour éviter les morts dans les avalanches serait aussi intelligent que de tuer des requins comme cela se fait aujourd'hui à la Réunion. La mer n'est pas notre habitat, nous n'y sommes que des goujats qui la violente. Nous nous devons de nous adapter et partager l'espace ou disparaître... mais finalement la nature s'en chargera-t-elle pas bien tôt ou tard (et avec notre aide qui plus est) ? Cela d'autant plus qu'actuellement "L'Homme poursuit une guerre contre la nature, s'il la gagne, il est perdu." nous dit avec sagesse Hubert Reeves.
Le père d'Elio, le jeune surfeur tragiquement décédé, m'a bien énervé au JT de France 2 du 15 avril. La douleur, légitime et que je partage, lui fait perdre tout bon sens. Alors qu'il reconnait que son fils est allé, après que ce dernier l'en ait informé, surfer dans une zone interdite et que, autant lui que son fils, le savait et qu'il aurait dû prendre ses responsabilités de père en lui interdisant d'y aller et cela sans négociation avec l'enfant, ce monsieur accuse, les yeux droits dans la caméra, les autorités et l'état qui n'auraient pas pris les dispositions adéquates. C'est le monde à l'envers !!!!
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Le père d'Elio, le jeune surfeur tragiquement décédé, m'a bien énervé au JT de France 2 du 15 avril. La douleur, légitime et que je partage, lui fait perdre tout bon sens. Alors qu'il reconnait que son fils est allé, après que ce dernier l'en ait informé, surfer dans une zone interdite et que, autant lui que son fils, le savait et qu'il aurait dû prendre ses responsabilités de père en lui interdisant d'y aller et cela sans négociation avec l'enfant, ce monsieur accuse, les yeux droits dans la caméra, les autorités et l'état qui n'auraient pas pris les dispositions adéquates. C'est le monde à l'envers !!!!
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