"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 26 mai 2014

25% de replis sur soi pour représenter la France.

"J'ai vu, les larmes aux yeux,
Les nouvelles ce matin.
25% pour l'horreur,
25% pour la peur.
Ivres d'inconscience,
Tous fils de France.
Au pays des lumières,
Amnésie suicidaire.

Hier soir, une fois de plus, la honte s'est abattue sur la France et je dis que les politiques inamovibles et indéboulonnables aux yeux de Kaa, drogués aux ors de la république, accompagnés des prétendants qui attendent leur heure, en portent la totale responsabilité.

A avoir mis à la benne le référendum contre le traité européen, pour l'UMP, ou à vouloir donner en pâture la France aux multinationales en faisant la promotion de TAFTA, pour le PS, ou bien encore et plus globalement quand on les voit demander aux français de faire des efforts (impôts, TVA, retraites, gel des salaires …) car les temps sont et seront durs et que, dans le même temps, ils sont incapables – même si cela n'est que symbolique et anecdotique - de s'auto-réformer leurs retraites de parlementaires et leur statuts de privilégiés, quand on les voit livrer, à la vindicte populaire les fonctionnaires, bouc-émissaires de tous les maux de la nation ou stigmatiser les plus pauvres comme profiteurs de la solidarité nationale, nos politiques montrent combien ils se foutent des français, combien ils les méprisent. Dès lors n'allez pas chercher plus loin le comment du pourquoi les électeurs, au temps de cerveau disponible pour TF1, sont saturés de belles paroles vides et se tournent vers les charmeurs de serpents.

Mais ils vous diront que non, que cela ne vient pas d'eux, qu'il ne faut pas tomber dans le "tous pourris", que l'on fait le jeu des populistes en disant cela. Les militants, proches du sérail et embrigadés, vous diront que non, cela ne vient pas de leur propre parti, qu'il faut réfléchir de façon plus profonde et vous démontreront que vous avez tort en désignant leurs leaders comme les responsables car ils feraient tout pour la France. Mais vous qui vivez dans le vrai monde, celui du travail ou du chômage, celui des copains et du quotidien, du ménage et des courses à faire, des comptes qu'il faut maîtriser, des enfants qu'il faut élever, vous savez que j'ai raison et que ces nouveaux seigneurs, cette classe féodale, déconnectée des réalités, aux ordres des lobbies industriels et financiers, aux idéaux oubliés sur l'autel du pragmatisme est la cause de cette défiance malsaine de la politique.

Ainsi oui je vous accuse, mesdames et messieurs les grands élus et autres irresponsables politiques, d'être les artisans de toute cette merde et la première leçon que vous devriez retenir, vous les vieux briscards de la politique (les Jupé, les Guigou, les Fillon, les Copé, les Fabius ...) qui nous assurez, à chaque soirs d'élections, avoir entendu le message des français pour ensuite vous empresser de ne rien changer, incapables, que vous êtes, à reconnaître vos erreurs, vos renoncements et vos trahisons, si vous aviez un peu d'honneur, serait de vous retirer de la vie politique et des écrans de TV que vous encombrez.

Alors " enfin, nos yeux et nos oreilles, libérés de tous ces preneurs de tête", nous pourrions passer à autre chose et, de l'engagement politique pour une Gauche toujours rebelle et écologiste, de la culture, du savoir, de l'éducation, du partage et de la solidarité, du bannissement du besoin fabriqué viendra "le temps de délivrance", viendra le temps du renouveau avec, je l'espère, un peu plus de morale, de compétences et d'abnégation.

"Nous sommes, nous sommes,
La nation des droits de l'homme,
Nous sommes, nous sommes,
La nation de la tolérance,
Nous sommes, nous sommes,
La nation des lumières,
Nous sommes, nous sommes,
À l'heure de la résistance."

… on peut toujours rêver.

Paroles : "Fils de France" de Damien Saez

dimanche 11 mai 2014

Le sable, ressource non renouvelable


Le sable, un matériau indispensable dans le domaine de la construction, est considéré par certains comme étant inépuisable. Grave erreur : seuls les sables marins et fluviaux sont adaptés aux besoins des chantiers et leur exploitation intensive déclenche une véritable «guerre du sable». A Tanger, «les petites mains» des trafiquants travaillent sur les plages au vu et au su de tous. Aux Maldives, la récolte se fait sous les eaux transparentes. L'Etat de Floride, à grand renfort de dragueuses offshore et de bulldozers, renfloue ses plages en voie de disparition, contribuant ainsi à déséquilibrer davantage l'écosystème maritime qui a fait sa renommée touristique. De leur côté, les élus et la population des Côtes d'Armor, en Bretagne, se mobilisent contre un nouveau projet de dragage.


Les plages du globe fondent comme du sucre. Elles pourraient même avoir totalement disparu avant la fin du siècle. La conséquence d'un appétit contemporain ­démesuré pour le sable — « héros invisible de notre époque », ­résume un géologue —, qui permet la fabrication du béton, mais aussi du verre, des cosmétiques ou des ordinateurs. Avec 15 milliards de tonnes par an, c'est aujourd'hui la ressource naturelle la plus consommée après l'eau.


Le sable, enjeu d'une bataille économique féroce, au risque de conséquences écologiques désastreuses et où les excès des uns rejaillissent dans la vie des autres, dans une réaction en chaîne aussi inexorable qu'aberrante : rivages qui s'érodent en Floride (où neuf plages sur dix sont en voie de disparition), littoral grignoté mètre cube après mètre cube au Maroc pour couler le béton des résidences de vacances, îles englouties en Indonésie ... violence des mafias.


jeudi 1 mai 2014

« Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse »


Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – le premier portant sur la résistance aux antimicrobiens, dont la résistance aux antibiotiques, à l’échelle mondiale – révèle que cette grave menace n’est plus une prévision, mais bien une réalité dans chaque région du monde, et que tout un chacun, quels que soient son âge et son pays, peut être touché.

Nous voici donc informés. Et alors ? cela va-t-il engendrer des changements de comportements, de réglementation ? je crains bien que non. Ainsi j’y vois là un exemple concret de notre volonté collective de nier les évidences pour continuer comme si de rien était. Volonté collective de continuer, business as usual, vaille que vaille, notre fuite en avant, quand bien même il y a des alertes scientifiques. Car c'est un fait, depuis des années les scientifiques alertent sur les méfaits et les dangers qu’il y a d’utiliser inconsidérément les antibiotiques – on se souviendra des campagnes « les antibiotiques c’est pas automatique » - mais, sous la pression des patients ou des lobbys pharmaceutiques, pour des questions de rentabilité et de chiffre d'affaire ou d’absence de volonté de changer face à l’urgence, la consommation d’antibiotiques n’a pas franchement diminué pour, in fine, sélectionner des souches bactériennes résistantes, nous mettant tous en danger.

Inévitablement c’est face au mur que nous réagissons alors que nous nous prétendons un animal doué de raison. Nous n’anticipons pas. Et encore, quand je dis que nous réagissons, rien n’est moins sûr ! L’OMS publie un rapport, oui. Les médias en parlent aujourd’hui, certes. Mais quel sera la suite ? Les gouvernements réagiront-ils ? Contraindront-ils les multinationales ? Sortiront-ils nos pays du libéralisme qui priorise la finance immédiate d’intérêts privés à la durabilité collective ? Financeront-ils d’avantage la recherche médicale publique ? Contraindront-ils les médecins à ne pas céder aux demandes des patients ? … Je crains que non. Je crains – et je sais- que demain, cette alerte soit sédimentée sous les couches de l’actualité sportive et people afin que le show puisse continuer. Je crains, qu’une fois de plus, pour faire bonne figure nos politiciens nous apparaîtrons les mines atterrées, la voix aux trémolos mélodramatiques et la main sur le cœur pour nous dire qu’ils ont entendu le message et qu’ils réuniront, dans les mois ou les années qui viennent une commission destinée à réfléchir au sujet. Je vois aussi ma boulangère me dire « Ah, si on avait su ! On est au courant de rien. On nous cache tout, on nous dit rien » alors que l’information est disponible depuis des années à qui veut ouvrir les yeux. Je vois mon désespoir, devant tant d’inconsistances et d’irresponsabilités, continuer à creuser son trou, car leur système m’emmène, moi et mes enfants, vers des lendemains qui déchantent et que je n’aurai pas voulus.

Je vois, en cette alerte de l’OMS, qui est, pour le coup, extrêmement concrète car sans intermédiaire, un exemple concret de notre aveuglement et de notre absurdité collective qui nous pousse à ne rien changer alors que nous nous savons en danger. Alerte qui devrait pourtant nous faire réfléchir sur d’autres alertes. Mais non, rien. Dans 10 ans nous en seront encore au même niveau de mobilisation alors que la situation se sera encore aggravée. Je vois là, en cette alerte de l’OMS l’image de notre négationnisme face aux autres alertes qui sont des réalités. Notre négationnisme face aux signaux qui sont au rouge. Face aux autres alertes lancées par la science qui aura fait beaucoup de progrès et qui sait que beaucoup de réalités ne sont plus des hypothèses.

  • Ainsi les changements climatiques sont une réalité. 
  • Ainsi la perte de biodiversité est une réalité. 
  • Ainsi la surpopulation est une réalité. 
  • Ainsi l’épuisement des ressources naturelles est une réalité et les crises énergétique et métallique, qui en résultent, sont des réalités. 
  • Ainsi la perte de terres agricoles et la destruction des sols sont des réalités. 
  • Ainsi la responsabilité des pesticides et/ou du diesel dans l’augmentation des cancers actuels est une réalité.

Ainsi toutes ces dégradations majeures, qui conditionnent notre durabilité à court terme, sont des réalités. Dès lors que faisons nous ? Décide-t-on d'ignorer ou d'agir ? Je crains que la réponse ne soit dans la question et que nous ayons toujours plus urgent à traiter : la croissance, la consommation pour relancer l’économie libérale et capitaliste qui n’a jamais garantie le bien-être des peuples. Nous aurons toujours plus urgent à traiter car, nous dit-on, l’économie est malade et les actionnaires perdent de l’argent. Qu’importe notre durabilité, traitons en priorité les marchés. Qu’importe le mensonge qui rassure propagé par les marchants de doutes avec la bénédiction bienveillante des politiques et des citoyens … le reste attendra bien. Qu'importe le flacon pourvu que nous ayons l’ivresse. Nous traiterons les problèmes quand ils seront devenus inévitables. Nous les traiterons plus tard alors que nous savons qu'il faut agir maintenant. Personne ne peux plus dire qu'il ne savait pas. 

Où est notre raison ?