"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 22 avril 2011

Gaz de Schiste : la lutte continue !

Le rapport gouvernemental favorable à l'exploitation du gaz de schiste
Le pré-rapport sur le gaz de schiste demandé, en février, par le gouvernement est favorable à des travaux de recherche et des tests d'exploration, mais avec un contrôle très strict, apprend-on jeudi 21 avril 2011. Le texte avait été commandé par la ministre de l'Écologie et son collègue de l'Industrie afin d'évaluer les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des huiles et gaz de schiste.
Au regard des auteurs de ce rapport rédigé par quatre scientifiques, deux ingénieurs des Mines et deux ingénieurs des Ponts, des Eaux et Forêts, on n’est pas trop surpris des conclusions qui sonnent comme un prêche pour leurs activités.
"Il serait dommageable, pour l'économie et pour l'emploi, que notre pays aille jusqu'à s'interdire (...) de disposer d'une évaluation approfondie de la richesse potentielle de ces gisements", indiquent les auteurs du rapport d'étape. "Mais pour ce faire, il est indispensable de réaliser des travaux de recherche et des tests d'exploration", ajoutent-ils.
Les experts recommandent également que les travaux de recherche et expérimentations soient assortis d'un "encadrement strict", ce qui est un minimum mais … qui encadrera ? Sur quelles bases ? Comment et avec quels moyens ? Ainsi la mission suggère-t-elle de "lancer un programme de recherche scientifique, dans un cadre national ou européen, sur les techniques de fracturation hydraulique et leurs impacts environnementaux". En clair ils veulent injecter des produits toxiques et voir ce qui se passe ( ?!?!). Mais pu...., ne serait-il pas plus intelligent d’aller voir ce qui se passe au États-Unis et d’étudier les catastrophes sanitaires et écologiques qu’ont engendré l’utilisation de ces techniques ? Ils suggèrent enfin la création d'un Comité scientifique national d'experts. Waouh !!! Génial ! Et un comité d’experts en plus, un !
Bref rien de bien neuf sous le soleil des émetteurs de gaz à effet de serre. Il est cependant navrant de sentir combien les paradigmes dépassés, probablement soutenus par les lobbys pétroliers, s’accrochent à la vie. On a l’impression d’assister aux derniers soubresauts, au dernier combat, en une sorte de baroude d’honneur, dont le seul enjeu serait de sauver l'honneur (et quelques pépettes), de notre modèle carboné moribond. Les vieux schémas sont encore à l’œuvre et ils ne savent pas voir autre chose que ce qu’ils ont devant les yeux, pensant surement que cela est immuable et permanent. Mais tout Homme de bonne volonté sait qu’il nous faudra, tôt ou tard, se passer des hydrocarbures. Alors autant anticiper dès maintenant.Mais non, notre monde persiste dans sa recherche désespérée, tel un junky, de sources d’énergies fossiles à s’injecter dans les veines.
Beaucoup de choses à dire donc, à la vue du rendu de ce rapport, qui n’est, somme toute, qu’un tour de passe-passe. Beaucoup de choses à dire mais ce qui, vraiment, retient mon attention c’est l’accent qui est mis sur la recherche. Ce n’est pas moi, vous en conviendrez, qui irais contre la science, mais, tel Rabelais, je pense que "science sans conscience n’est que ruine de l’âme". Ainsi les scientifiques ne sont pas exemptés d’avoir une éthique et de réfléchir à leur propre impact sur la planète. Le rapport préconise, donc, de faire des recherches scientifiques. Recherches que je suppose être sur le terrain. Comment pourrait-il en être autrement ? Dès lors, ne peut-on s’interroger sur les techniques qui seront utilisées dans le milieu naturel ? A ce jour il n’y en a qu’une, la fracturation hydraulique, qui permet d’envoyer un nombre incalculable de produits toxiques et cancérigènes dans l’environnement, sans qu’il ne soit possible de savoir si, oui ou non, ils n’iront pas polluer définitivement les nappes phréatiques. Les craintes, exprimées par les français depuis des mois, sont donc toujours d’actualité. Alors ainsi, si pour moi, il est indispensable de poursuivre la recherche et la science sur tous les sujets qui soient (OGM, clonage, énergie etc …), sans restriction mais dans les limites de l’éthique et pour l’augmentation du savoir humain, celle-ci doit se cantonner aux laboratoires car, à avoir voulu jouer aux apprentis sorciers avec la nature, l’Homme n’a jamais réussi qu’à la dégrader inexorablement. Puis enfin, cette porte ouverte, qui ne veut pas dire son nom, à l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels me fait penser à ces scientifiques japonais qui chassent les cétacés "pour raisons scientifiques" et qui, in fine, alimentent le marché de la viande de baleine au japon. A un moment donné il faut cesser de prendre les citoyens pour des cons.
Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson avaient demandé ce rapport début février après avoir suspendu tous les projets d'exploration de ces hydrocarbures non-conventionnels face à la vaste opposition des riverains, relayée par les écologistes et les élus locaux. Le rapport final est attendu fin mai. La vigilance est donc toujours de mise la bataille n’est pas gagnée !
NON au gaz et au pétrole de schiste !
OUI à l’interdiction totale des hydrocarbures non-conventionnels !
OUI à la recherche de solutions alternatives et renouvelables !
La lutte continue !
Bruno BOMBLED

samedi 9 avril 2011

Vers l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français s'est prononcé pour l'interdiction de l'exploitation du gaz de schiste et l'abrogation des permis déjà accordés, une décision saluée vendredi par l'écologiste José Bové.

L'exécutif a décidé de suivre le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Christian Jacob, qui a déposé la semaine dernière une proposition de loi en ce sens, a-t-on appris vendredi auprès du parti présidentiel.

Les socialistes ayant déposé une proposition similaire, l'Assemblée pourrait adopter cette proposition à l'unanimité en une seule lecture et en procédure d'urgence au début du mois de mai, la date précise devant être arrêtée par la conférence des présidents des groupes politiques mardi prochain.

Devant les critiques émanant de tout l'éventail politique, le Premier ministre, François Fillon, avait déjà prolongé et élargi le 11 mars le moratoire sur la recherche et le forage de gaz ou d'huile de schiste, en attendant la remise fin avril des conclusions de diverses missions d'information.

Les critiques dénoncent les méthodes de forage nocives pour l'environnement qui, soulignent-ils, nécessitent d'importantes quantités d'eau et de détergents et menacent de provoquer de fortes pollutions.

Le gouvernement a octroyé en mars 2010, notamment à Total et GDF Suez, des permis de prospection dans trois zones situées dans le sud de la France, qui seront donc abrogés lorsque la proposition sera adoptée.

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait affirmé fin mars devant les députés qu'il n'y aurait pas d'exploitation de gaz ou d'huile de schiste si les procédés d'extraction avaient une incidence écologique "désastreuse".

Le député européen José Bové s'est déclaré vendredi "ravi".

"Mais je reste excessivement prudent face à cette annonce gouvernementale, tant qu'une loi ne sera pas votée pour formaliser cet abandon officiel", a-t-il dit à Reuters.

"Cette annonce est un geste positif mais cela pouvait difficilement être différent puisque la France des terroirs avait dit massivement 'non' cet hiver à ces projets d'exploitation et puisque les membres de Parlement avaient relayé ce refus massif vers Paris", a-t-il ajouté.

L'élu Europe Ecologie-Les Verts a plusieurs fois mené des actions sur le terrain pour dénoncer la signature par l'Etat de trois autorisations d'études de faisabilité sur l'exploitation de gaz de schiste.

Emile Picy et Nicolas Fichot, édité par Yves Clarisse
fr.reuters.com
vendredi 8 avril 2011 17h03

jeudi 7 avril 2011

Les Ulis se prononcent, en Conseil Municipal, contre le gaz et le pétrole de schiste

A l'initiative du groupe Europe-Écologie-Les Verts des Ulis la ville s'est prononcée, hier soir (6 avril 2011), à la majorité du conseil municipal, via la motion ci-dessous, contre la prospection et l'exploitation du gaz et pétrole de schiste.

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MOTION CONTRE LE GAZ ET LE PÉTROLE DE SCHISTE

Rapporteur : Bruno BOMBLED
Date : 6 avril 2011

La Commission Européenne a adopté le 8 mars 2011 une feuille de route visant à transformer l’Union Européenne en "une économie compétitive et sobre en carbone" à l’horizon 2050. Celle-ci explique comment atteindre de manière "rentable" l’objectif de réduire de 80 à 95 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, par rapport à 1990.

Malgré cela, le Conseil de l'Union européenne, réuni vendredi 4 février 2011 à Bruxelles, a recommandé aux 27 états membres de se lancer dans une politique d'exploration de ses ressources en gaz de schiste et en schiste bitumeux.

Dès lors en Rhône-Alpes, en Languedoc Roussillon, en Picardie et en Île-de-France, des permis exclusifs de recherches de forages des gaz et huiles de schistes ont été attribués, et des gisements ont été vendus sans aucune concertation publique, ni débat. Le gouvernement a décidé, là aussi en contradiction avec ses propres engagements du grenelle de l’environnement, d’offrir le sous-sol français aux exploitants privés d’hydrocarbures non conventionnels !

L’exploitation des gaz de schiste pose un problème écologique car elle utilise des technologies destructrices. Elle menace en particulier les nappes phréatiques qu’elle peut contaminer à cause des nombreux produits chimiques toxiques utilisés pour ce que l’on appelle la fracturation hydraulique. Lorsque l’on observe ce qui s’est passé aux USA ou au Canada et que l’on évalue le rapport risque-bénéfice, on se rend compte que celui-ci est très défavorable avec un bilan énergétique souvent négatif et entraine des dommages immenses tant au niveau de la santé qu'au niveau environnemental. Devant la large mobilisation sur le terrain d’élus, de citoyens et associations, le gouvernement a reculé en déclarant un moratoire des forages par fracturation, mais non des forages d'explorations verticaux, et en ouvrant une enquête dont les conclusions seront connues au mois de juin.

Cette course vers les hydrocarbures non conventionnels, que l’Europe encourage, révèle, bel et bien, que nous sommes au bord d’un pic pétrolier qui ne veut pas dire son nom. C'est pourquoi investir dans ces énergies, se fait au détriment d'autres investissements plus utiles et notamment vers la recherche de solutions alternatives et vers des économies d’énergie. C’est aussi toujours plus de Gaz à Effet de Serre émis alors que les recommandations du GIEC appellent à les réduire afin de stabiliser le réchauffement global à 2°C. Faire ces recherches c’est poursuivre la fuite en avant de notre monde carboné plutôt que d’anticiper et prendre les mesures qui s’imposent pour un monde réellement durable.

C'est pourquoi :

CONSCIENT des enjeux globaux et locaux

SOLIDAIRE sans réserve des régions concernées par ces prospections et de ceux qui tentent de les protéger

CONSCIENT que la France doit entrer dans une transition énergétique en augmentant progressivement la part des énergies renouvelables dans sa consommation.

Le Conseil Municipal des Ulis après en avoir délibéré :

S’OPPOSE à la destruction de l’environnement et à la mise en danger de la santé des populations liées à l’exploitation du gaz de schiste.

MAINTIEN toute sa vigilance au sujet des conditions d’exploitation des ressources du sous-sol français.

DEMANDE l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et l’annulation des arrêtés ministériels accordant des permis exclusifs de recherches.

DEMANDE une évolution législative afin de garantir la transparence des activités d’exploration et d’exploitation en général.

DEMANDE que les permis d’exploration soient soumis à débat public et à enquête publique

EXIGE la suppression de la niche fiscale de « provision pour reconstitution de gisements » qui bénéficie aux opérateurs privés aux dépens du contribuable.

EN APPELLE a une reconversion écologique de la France par un investissement fort de notre pays vers la recherche de solutions alternatives aux énergies carbonées.

lundi 4 avril 2011

Plus de pétrole dans 50 ans, prévient HSBC

Dans “49 ans”, il pourrait ne plus rester de pétrole exploitable sur Terre, “même si la demande n’augmente pas”, prévient la banque HSBC dans un rapport de prospective publié le 22 mars [pdf, 5 Mo]. “Nous sommes convaincus qu’il ne nous reste qu’une cinquantaine d’années de pétrole”, insiste, dans une interview accordée à CNBC, l’auteur principal de l’étude, Karen Ward, qui occupe la fonction de senior global economist au sein de la deuxième banque mondiale.

L’adaptation à la raréfaction du pétrole sera “longue”, “par conséquent, la pression sur les carburants fossiles pourrait être à la fois persistante et douloureuse, tant les prix du pétrole sont sensibles à tout déséquilibre mineur entre demande et offre d’énergie”, précisent les auteurs du rapport.

“Il existe une solution”, indique la banque londonienne, “mais il est improbable que de nouveaux gains d’efficacité [énergétique] et le déploiement de sources d’énergie faiblement carbonées se matérialisent sans une pression à la hausse encore plus forte sur les prix des carburants fossiles.”

“Les substituts, tels que les biocarburants et le pétrole de synthèse obtenu à partir de charbon, pourraient compenser une chute de la production de pétrole conventionnel, mais uniquement si les prix moyens du pétrole dépassent 150 dollars le baril”, affirme HSBC.

L’Europe, faute de disposer de sources d’énergie suffisantes, devrait être “la grande perdante”, selon le rapport.

La raréfaction du pétrole n’implique pas que “la menace du réchauffement climatique” va s’éloigner pour autant, mettent encore en garde les analystes de HSBC. “Les objectifs de croissance seront plus faciles à atteindre que les objectifs climatiques”, écrivent-ils.

HSBC rejoint la liste déjà longue de sources solides (la Lloyd’s, Chatham House, le Pentagone, le département de l’énergie américain, la Bundeswehr, Petrobras, le commissaire européen à l’énergie, le représentant de l’Iran auprès de l’Opep, le Houston Chronicle, le directeur scientifique de l’Agence internationale de l’énergie, etc.) qui tirent vigoureusement sur la sonnette d’alarme, afin de pointer un risque de pénuries graves sur le marché pétrolier dès la décennie présente.

Lorsque les analystes de HSBC avancent qu’il ne devrait plus y avoir de pétrole dans 49 ans, ils sous-entendent que les problèmes de pénurie devraient commencer bien avant 2060. En effet, les champs de pétrole ne s’épuisent pas du jour au lendemain : après un “pic” ou un “plateau ondulant” de production maximale, l’extraction des puits pétroliers amorce toujours une période de déclin plus ou moins rapide.

HSBC souligne de plus que le risque de pénurie existe “même si la demande n’augmente pas”. Tirée par la croissance des économie émergentes, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1 % en 2011, d’après l’Agence internationale de l’énergie. Elle devrait atteindre cette année 89,4 millions de barils par jour (Mb/j), contre 87,9 Mb/j en 2010.

L’Agence internationale de l’énergie table sur une demande mondiale de 99 Mb/j en 2035, dans son scénario médian. Son scenario ‘’business as usual'’, qui prolonge la tendance actuelle, propose une demande de 107 Mb/j en 2035.

D’après le pdg du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, “il serait déjà très satisfaisant d’arriver à 95 Mb/j“.

Le groupe Total et le groupe brésilien Petrobras sont les deux seules firmes pétrolières majeures qui tiennent un discours relativement pessimiste concernant l’imminence d’un pic de la production mondiale de pétrole.

IHS-CERA, un institut d’analyse privé étroitement lié à de grands industriels de l’énergie anglo-saxons, estime qu’il n’existe pas de limite immédiate au développement de la production mondiale de carburants liquides [pdf, 1.6 Mo]. D’après IHS-CERA, même si la production de pétrole conventionnel ne pourra plus guère augmenter, le développement massif des pétroles non-conventionnels permettra à l’offre totale de carburants liquides de continuer à croître jusqu’en 2035. Ensuite, la production mondiale restera sur un “plateau ondulant” jusqu’aux alentours de 2055, avant d’amorcer son déclin final, indique ce scenario de référence de l’industrie pétrolière publié en novembre 2010.

La production mondiale de pétrole conventionnel a atteint son maximum historique, et n’augmentera plus “jamais”, a admis dans son dernier rapport annuel l’Agence internationale de l’énergie, qui est chargée de conseiller les pays riches de l’OCDE.

petrole.blog.lemonde.fr
4 Avril 2011