"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 26 janvier 2011

Ce qu'il faut faire pour ne pas sauver la recherche


Il circule en ce moment dans le monde universitaire un extrait d'une nouvelle du physicien Leo Szilard, "La fondation Mark Gable", parue en 1962 dans son recueil de science fiction La voix des dauphins (aux Editions Denoël) d'où il ressort que Nicolas Sarkozy et sa ministre Valérie Pécresse font exactement ce qu'il faut faire pour ne pas sauver la recherche.

Extrait :

-- Je partage votre point de vue, dis-je avec une ferveur due à la conviction, mais alors pourquoi ne pas faire quelque chose pour retarder le progrès scientifique. ?

-- Cela me plairait beaucoup, dit Mark Gable, mais comment m'y prendre?

-- Eh bien, dis-je, je crois que ce ne serait pas très difficile. Ce serait même très facile en fait. Vous pourriez créer une Fondation, dotée de trente millions de dollars par an. Les chercheurs impécunieux pourraient demander une subvention, à condition que leurs arguments soient convaincants. Organisez dix comités, composés chacun de douze savants, et donnez-leur pour tâche de transmettre ces demandes. Enlevez à leurs laboratoires les savants les plus actifs et nommez-les membres de ces comités. Prenez les plus grands savants du moment et faites-en des présidents aux honoraires de cinquante mille dollars par an. Fondez vingt prix de cent mille dollars à attribuer aux meilleures publications scientifiques de l'année. C'est à peu près tout ce que vous aurez à faire. Vos avocats pourront facilement préparer une Charte de la fondation. Tous les projets de loi pour la Fondation Scientifique Nationale présentés au 79ème et 80ème Congrès pourraient parfaitement servir de modèles.

-- Il me semble que vous devriez expliquer à Mr. Gable comment cette fondation retarderait le progrès de la science, fit un jeune homme portant lunettes assis à l'autre bout de la table, et dont je n'avais pas saisi le nom quand on me l'avait présenté.

-- Cela me parait évident, dis-je. D'abord les meilleurs savants seraient enlevés à leurs laboratoires, et passeraient leur temps dans les comités à transmettre les demandes de subvention. Ensuite les travailleurs scientifiques impécunieux s'appliqueraient à résoudre des problèmes fructueux qui leur permettraient presque certainement d'arriver à des résultats publiables. Il est possible que la production scientifique s'accroisse énormément pendant quelques années. Mais en ne recherchant que l'évident, la science serait bientôt tarie. Elle deviendrait quelque chose comme un jeu de société. Certains sujets seraient considérés comme intéressants, d'autres non. ll y aurait des modes. Ceux qui suivraient la mode recevraient des subventions, les autres non. Et ils apprendraient bien vite à suivre la mode.

vendredi 21 janvier 2011

Réchauffement climatique : 2010 bat les records de chaleur

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé jeudi 20 janvier ses prévisions pessimistes annoncées en décembre à Cancun : 2010 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.

2010 a été l’année « la plus chaude jamais enregistrée », selon le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). La température moyenne de la planète a ainsi très légèrement dépassée celles de 2005 et de 1998. Les dernières données compilées par l’organisation, à partir d’informations de l’Office météorologique du Centre britannique Hadley, de la Nasa américaine ainsi que du Centre national de données climatiques américain, confirment ainsi un rapport préliminaire établi sur une période de dix mois publié début décembre lors de la conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique à Cancun (Mexique). Elles confirment également « une tendance significative au réchauffement à long terme de la planète ». La dernière décennie devient ainsi la plus chaude enregistrée depuis l’existence de statistiques. En 2010, les températures ont été de 0,53 degré plus élevées que les moyennes enregistrées entre 1961 et 1990. Elles ont été très légèrement supérieures, de 0,01 degré, par rapport à 2005 et de 0,02 degré au-dessus de 1998. Conséquence : 2010 a également été marquée « par une poursuite de la fonte de la calotte glacière arctique ».

Philippe Martin
developpementdurablelejournal.com

mercredi 19 janvier 2011

Pollueurs payés

Le marché du carbone doit être réformé en profondeur.

Alors que le succès environnementale du marché du carbone est loin d'être assuré, un rapport commandé par le WWF montre qu'il pourrait permettre aux compagnies électriques les plus polluantes de réaliser jusqu'à 71 milliards d'euros de profits d'ici à 2012, deux fois le PIB de la Slovénie. Le WWF appelle à une réforme en profondeur de ce marché.

Entré en activité début 2005, le marché du carbone européen est la principale politique de l'Union Européenne dans la lutte contre les changements climatiques. Politique à la logique libérale qui a entrainé l’apparition d’un nouveau créneau spéculatif. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Chaque grande installation industrielle reçoit gratuitement un certain nombre de permis à émettre du CO2. Lorsqu'elle émet plus que son quota, elle doit acheter des permis supplémentaires auprès d'une installation qui elle, est en sous-émission.

Mais les pays européens ayant distribué trop de permis, les émissions de CO2 de l'industrie continuent d'augmenter d'environ 1% par an depuis 2005. L'évolution du secteur le plus polluant, le secteur électrique, est inquiétante : 40 nouvelles centrales électriques au charbon pourraient voir le jour d'ici 2013. Ce qui empêche que ce prix soit élevé et si le prix du carbone n’est pas élevé, cela est un danger immédiat pour les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies vertes : « tant que le prix du CO2 est bas, les industriels, par myopie, ne feront pas les investissements qui sont nécessaires à moyen et long terme »

Ainsi pour le WWF "en continuant à investir dans des technologies polluantes, nous nous mettons dans l'impasse. Il faut resserrer les boulons en réduisant fortement le nombre de permis données aux industriels".

Une seconde mesure s'impose pour les industries non soumises à une concurrence internationale forte : leur faire payer les permis à émettre sans répercussion sur les citoyens. En effet, comme l'explique le WWF, "ces industries augmentent leurs prix et font payer, aujourd'hui, leurs émissions par les consommateurs. Ils font comme s'ils devaient acheter les permis alors qu'ils les ont eus majoritairement gratuitement. les pollueurs sont ceux qui bénéficient le plus de ce que l'on peut appeler des profits tombés du ciel".

"Le revenu de la vente des permis doit être entièrement réinvesti dans la lutte contre les changements climatiques en Europe et dans les pays en développement" ajoute le WWF.

Lu dans Biocontact N°182, pg 26

vendredi 14 janvier 2011

Un monde de plastique dans un monde clos.

Nous avons trop souvent l’habitude d’oublier que notre monde est un monde clos où tous les déchets que nous produisons restent là, présents autour de nous et ne disparaissent pas dans un grand trou sans fond vers on ne sait quelle autre réalité. On ne les voit peut-être plus mais ils sont bien là, avec tous les dangers qui vont avec. L’image qui me vient en tête, pour illustrer ce monde clos est l’aquarium où tous est brassé, tout est véhiculé mais où tout reste dans ce vase clos : eau, déchets solides, pollutions dissoutes, animaux, plantes, bactéries … et tout ce petit monde doit pouvoir survivre. Il suffit de déséquilibrer un paramètre et c’est l’hécatombe chez les poissons. De même deux expériences ont été réalisées entre 1991 et 1994 dans le site expérimental biosphère 2 - considérant que la Terre est « Biosphère 1 » - construit pour reproduire un système écologique artificiel clos. Ce projet, s'il a échoué, concernant notamment le recyclage de l'air, a eu le mérite de montrer la difficulté de maîtriser un écosystème, et devrait inciter à la réflexion sur l'avenir de notre planète.

Ainsi les cours d’eau et le vent véhiculent nos déchets vers le milieu marin qui est particulièrement exposé aux débris plastiques du fait de son altitude nulle, et de son ouverture totale. Cette constations m’interpelle entre autre, sur le faite de savoir qui accepterait de manger dans sa poubelle ? Personne * ? C’est pourtant bien ce que nous faisons en dégustant les fruits de l’océan. Les plages portent les stigmates de notre société de consommation. La dernière étude sur les macro-déchets des plages vient d'être publiée par la Marine Conservation Society : Sur 1 609 macro-déchets ramassés par kilomètre, 56% étaient en plastique, du sac de supermarché au briquet en passant par les cordages, les filets, les emballages de chips ou de bonbons, les cotons-tiges, des pièces de plastique diverses, des capsules et couvercles, les mégots de cigarettes, le polystyrène, les bouteilles plastique ou bien encore les fameuses tongues.

L'ingestion de sacs et débris en plastique serait à l'origine du décès de nombreux animaux. Le rapport donne une estimation d'un million d'oiseaux et de 100 000 mammifères marins et tortues qui, chaque année, décèdent d’occlusion intestinale et de faim tout en étant rassasiés. A ce jour aucun organisme, y compris chez les bactéries, n’est connu comme capable de biodégrader le plastique.

Cette pollution par le plastique ne se limite pas aux seuls macro-déchets visibles. Des scientifiques anglais de Plymouth et de Southampton ont publié dans la revue Science, les premiers résultats d'une étude sur les fragments microscopiques de plastique et de fibres, qui résultent d'une dégradation mécanique sous l'effet du vent ou des vagues et qui passent inaperçus dans l'environnement marin. Tous les échantillons de sédiments qu'ils proviennent de plages, d'estuaires ou du large de différentes régions côtières du Royaume Uni, contiennent des micro-débris des différentes formes des 9 polymères recherchés : polyester, acrylique, polyamide, polypropylène ... Des comparaisons avec des échantillons de filtrats d'eau de mer prélevés depuis quarante ans montrent que la concentration en micro particules de plastique a triplé depuis les années 70. Egalement selon les résultats d'une campagne scientifique menée en 2010 par plusieurs laboratoires universitaires européens dont l'Ifremer en France et l'Université de Liège en Belgique, il y aurait environ 250 milliards de micro-déchets flottants pour l'ensemble de la Méditerranée. Une pollution plastique quasi invisible mais abondante : 90 % des stations de mesure ont montré la présence, en surface, de micro-déchets fait de plastique pour la grande majorité. Les concentrations moyennes de 115.000 éléments par km2, avec un maximum rencontré de 892.000 éléments, dépassent celle des gyres océaniques, ces tourbillons formant les "continents de déchets" du Pacifique et de l'Atlantique, ce qui est particulièrement inquiétant.

En 2007, 260 millions de tonnes de plastique ont été produites, soit 30 kg environ par habitant de la planète. Nous jetons environ 675 tonnes d'ordures toutes les heures dans la mer, la moitié d'entre elles sont constituées de plastiques qui se fragmentent petit à petit, jusqu'à ce qu'il n’en reste qu’une poudre. En absorbant ces microparticules, les petits poissons font entrer le plastique dans la chaîne alimentaire. Outre les conséquences pour le monde animal, le plastique est devenu un "cauchemar" pour l'homme en perturbant ses hormones, en étant responsable de certains cas de cancers (Bisphenol A), de réactions allergiques ou bien d'infertilité masculine.



Maintenant force est de constater qu'il semble impossible aujourd'hui de vivre sans plastique et pourtant, avec la raréfaction du pétrole, il va bien falloir commencer à réfléchir aux solutions alternatives et une fois de plus des petits gestes peuvent faire beaucoup : mieux vaut ainsi utiliser les contenants en verre, prendre des sacs en tissu, privilégier des matières naturelles plutôt que synthétiques, mettre au recyclage, réutiliser les contenants en plastique et prendre garde à ne rien rejeter dans le milieu naturel.

Bruno BOMBLED


* Soit dit en passant, manger les restes d’une poubelle, au sens propre, c’est ce que notre monde oblige à faire à bon nombre de nos frères démunis de tout.


Sources : IFREMER, actu-environnement.com, expeditionmed.eu, "Plastic Planet, la face cachée des matières synthétiques"

mercredi 5 janvier 2011

Agriculture biologique sacrifiée : une nouvelle trahison du Grenelle

La loi de finances 2011 issue des travaux du Parlement divise par deux le montant du crédit d'impôt destiné aux agriculteurs qui se convertissent à l'agriculture biologique. Ce crédit d'impôt constitue pourtant l'unique dispositif d'aide pour les exploitations biologiques.

Les pouvoirs publics se doivent de soutenir la production et l'installation de producteurs en circuits courts, via notamment des incitations et un accès au foncier, d'autant que la demande des consommateurs augmente et que l'offre peine à suivre.

Les parlementaires Europe Ecologie – les Verts estiment que ce très mauvais coup porté à l’agriculture bio doit être mis en perspective : les 17 M€ budgétés pour financer le crédit d’impôt pour la bio représentent 11 fois moins que le budget prévu pour les exonérations fiscales au profit de la filière des agrocarburants, subventionnée à hauteur de 196 M€.

"Au mépris des bénéfices pour la santé publique, l'environnement et le maintien d'une agriculture paysanne de qualité, le gouvernement choisit de couper les crédits là où ils sont le plus efficaces » a déclaré Anny Poursinoff, députée Europe Ecologie-les Verts.

Pour Jacques Muller, sénateur honoraire, « Il s’agit d’une nouvelle trahison du Grenelle de l’environnement qui programmait 6% de surface agricole en bio en 2012 et 20% en 2020… alors qu’en 2010 nous en sommes restés à 2,46% et que l’offre nationale stagne ! »

Yves Cochet, député de Paris, a interpellé, en vain, le ministre de l'Agriculture lors de la séance des questions au gouvernement le mercredi 15 décembre. Il dénonce « l'incohérence économique et politique de cette décision, alors que la France, déjà très en retard sur ses voisins européens, importe près de 40 % des produits bio consommés ». Il rappelle que « le Grenelle de l'environnement avait fixé un objectif de 20% de repas bio dans l'ensemble de la restauration collective publique en 2012 ».

Europe Ecologie-les Verts
décembre 2010

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Dans le cadre de son précédent mandat de conseillère régionale, Anny Poursinoff avait porté une mission sur le développement de l'agriculture biologique en Ile-de-France qui montrait notamment que les aides financières pour l'agriculture bio étaient largement compensées par la meilleure qualité de l'eau, des sols, de la santé des consommateurs et agriculteurs.

De plus à chaque repas, nous ingérons une quarantaine de pesticides et polluants et ce, en suivant à la lettre les recommandations officielles de consommation de fruits et légumes.

Un français moyen absorbe 1.4 kg de pesticides par an, les ingénieurs agronomes, les médecins nutritionnistes et les cancérologues s'inquiètent des causes environnementales du cancer sans que rien ne soit fait pour y remédier.

samedi 1 janvier 2011

Mes voeux pour 2011

A l'heure du délitement de notre cohésion nationale causé par des entrepreneurs refusant majoritairement d'embaucher des personnes n'ayant pas le bon profil aryen et alimenté par un président inconséquent qui monte les français les uns contre les autres tout en détruisant, méthodiquement, notre solidarité nationale, provoquant un repli identitaire autour de communautés d'origines idéalisées, je souhaiterais, qu'en cette nouvelle année, nous retrouvions le chemin de la fraternité afin de mener notre pays, si magnifiquement marqué par sa diversité, vers une croissance sereine, apaisée, responsable, solidaire donc durable.

Et à ce propos, je souhaiterais que nous comprenions enfin le sens profond et impérieux du Développement Durable afin de construire une société qui allie, à part égale, social, économie et environnement afin de garantir aux Hommes un monde toujours plus juste, équitable et sain.

Au final, mon souhait serait, pour cette nouvelle année, que nous ouvrions les yeux sur le fait que nous sommes tous embarqués sur un seul et unique vaisseau spatial et qu'il ne sert à rien de convoiter ou d'envier car une consommation croissante dans un monde aux ressources finies est un comportement complètement suicidaire. Qu'il ne sert à rien de convoiter ou d'envier car que vaudrait d'avoir amassé, au détriment de notre planète, toutes les richesses du monde si nous ne pouvons en profiter faute de terre viable. Qu'il ne sert à rien de convoiter ou d'envier car aucun corbillard n'est suivit d'un coffre fort. Mon plus grand souhait serait donc que nous ouvrions les yeux sur le fait que nous sommes tous embarqués sur le seul et unique vaisseau spatial mis à notre disposition et qu'il nous faut retrouver le chemin de la sagesse afin de méditer la pensée de Gandhi qui nous demande de vivre simplement afin que d'autre puissent simplement vivre.

Le chemin sera difficile pour parvenir à cette pleine conscience mais l'urgence écologique et sociale nous impose de réfléchir et d'agir sans attendre, et à l'heure des souhaits de début d'année il ne nous est pas interdit d'y croire et d'espérer.

Bonne et heureuse année 2011 à tous les Hommes de bonne volonté.