"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 31 octobre 2010

Un cyclone quai Conti retourne la veste d'Allègre

En est-ce fini de Claude Allègre et de ses thèses anti-réchauffement climatique ? Un rapport de l'Académie des sciences, remis à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, accable l'ancien ministre. Marianne 2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur.

Est-ce pour jouer jusqu'au bout leur rôle de Galilée dans les médias? Face aux juges de l'Académie des sciences, Claude Allègre et Vincent Courtillot ont abjuré. Ils ne risquaient pourtant pas le bûcher, mais soumis au feu des questions, les deux adversaires du réchauffement ont signé le rapport ratifié par les sages qui condamnent les thèses développées dans leurs livres. Ce n'est pas l'Eglise qui s'oppose aux arguments rassurants et déculpabilisants des climatosceptiques en général et des deux géophysiciens en particulier qui, faut-il le préciser, ne sont pas les mieux placés à part sur les plateaux de télé pour débattre du sujet. Et ce n'est pas à la demande du pape, mais de Valérie Pécresse que les hommes en habits verts siégeant sous la coupole ont fait le point sur la question du changement climatique qui commençait à empoisonner l'atmosphère entre scientifiques. Après analyse objective de toutes les données disponibles, après avoir écouté les spécialistes de tous les bords, un document accablant -approuvé à l'unanimité - a été remis le 28 octobre en mains propres à Madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Marianne2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur :

1) Il y a bien un réchauffement du climat de 1975 à 2003, et si le rapport s'arrête à cette date, après discussions orageuses, c'est parce que la courbe qui monte régulièrement, connaît aussi des fluctuations dont les minimum coïncident avec la chute de l'activité du soleil, et il est actuellement dans son cycle de onze ans au bas du bas. « Personne n'a jamais douté de sa contribution, à part les ayatollah du climat. Bien sur, le cycle solaire intervient mais il ne contrecarre que très temporairement les effets du réchauffement », explique Jean-Loup Puget.

2) Cette augmentation est principalement due à l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère. « Que ce soit désagréable à Claude Allègre tant pis, nous sommes responsables de la quantité de CO2 dans l'atmosphère et c'est évident. La datation au Carbone 14 qui est regénéré par les rayons cosmiques dans l'atmosphère, prouve qu'il provient de la combustion des énergies fossiles » poursuit Jean-Loup, sans brûler d'étape. Le rapport attribue clairement l'augmentation de CO2 et à un moindre degré des autres gaz à effet de serre à l'activité humaine.

3) L'océan est une éponge, il absorbe des quantités importantes de CO2 et, il va s'acidifier à la longue, ce qui constitue une menace pour la vie sous marine. Mais, il arrivera un jour à saturation. « Il finira par recracher une partie de son CO2 et ça fera mal. Un effet secondaire méchant qui interviendra on ne sait pas quand », souligne Jean-Loup Puget.

4) Cela ne risque pas de s'arranger. « Quand les climatologues disent que ça va empirer ils ont raison, c'est seulement sur les dates qu'il subsiste des incertitudes. Les experts du climat n'ont commis qu'une seule erreur, ils n'ont pas assez expliqué ce qu'ils faisaient » insiste Jean-Loup Puget, pas mécontent qu'Allègre and Co aient avalé la moitié de leur chapeau. Il n'en revient pas de ce subit revirement. « Claude Allègre aurait voté contre ou se serait abstenu, cela n'aurait gêné personne, mais il a signé le rapport ». Idem pour Vincent qui l'an dernier à la même époque soutenait mordicus le contraire.

Interrogé sur son changement de pied le 29 octobre au matin sur RTL, l'ancien ministre de l'Education nationale se défendait mal « Ce n'est pas la vérité du bon dieu, c'est un compromis, je l'ai signé », a-t-il baffouillé devant Yves Calvi qui ne lui a rien concédé. Il y a des réveils difficiles. L'après-midi même, Allègre prenait des vacances. La légende veut qu'il ait murmuré en aparté avant de partir. « Et pourtant le vent tourne... »

Anna Alter
marianne2.fr

vendredi 29 octobre 2010

Climato-sceptiques : Le désaveu de l’Académie des sciences

Le climat se réchauffe en raison de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et cette hausse est due aux activités humaines. L’Académie des sciences a tranché dans le débat qui oppose les climato-sceptiques à la majorité des scientifiques. En France, plus de 400 d’entre eux avaient saisi leur ministère de tutelle après les provocations de Claude Allègre.

« L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine ». L’Académie des sciences a tranché jeudi 28 octobre dans la querelle qui oppose depuis plusieurs mois les climato-sceptiques à la majorité de la communauté scientifique à propos des origines du changement climatique : les amis de Claude Allègre font fausse route. Quatre scientifiques de renom l’astrophysicien Jean-Loup Puget, le géologue René Blanchet, le physicien et polytechnicien Jean Salençon et le biologiste Alain Carpentier ont rédigé la synthèse des débats et communications réalisés avec 120 scientifiques pendant plusieurs mois. Leurs conclusions sont sans appel. « Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère » et « elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d’acidification qu’elle provoque ».

Une lettre ouverte de la communauté scientifique

En mettant en cause les activités humaines comme principale cause de l’augmentation des gaz à effet de serre et du réchauffement climatique, les rapporteurs rejoignent le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) qui, en 2007, était déjà parvenu aux mêmes conclusions. Le GIEC réunissant des experts internationaux sur le climat, avait été créé pour préparer le sommet de Copenhague dont l’issue a provoqué une vague de déception à travers le monde. La portée de cet échec avait été lourdement relativisé par des scientifiques, notamment anglo-saxons, qui avaient suscité une polémique quant à la bonne foi des experts du GIEC. En France, l’ancien ministre de l’éducation Claude Allègre s’était fait le porte-étendard du climato-scepticisme, multipliant les provocations. Au mois d’avril dernier, 410 chercheurs Français avaient écrit une lettre de protestation à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, lui demandant de prendre position dans la querelle. Valérie Pécresse avait alors chargé l’Académie des sciences d’éclaircir les débats. Les scientifiques ont rendu leur verdict.

Pierre Magnetto
developpementdurablelejournal.com


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Mon commentaire :

"Voici une bonne nouvelle ... pour l'honneur des scientifiques, mais tout de même une mauvaise pour l'état du climat global qui se réchauffe donc et cela à cause, qu'on le veuille ou non, de nos activités inconsidérément carbonées. En espérant que cela clôturera la polémique et que nous pourrons maintenant passer aux véritables actions de modifications structurantes et volontaristes de notre monde pour un développement humain compatible avec la sauvegarde de l'environnement, car il n'est plus l'heure de polémiquer mais d'agir."

jeudi 21 octobre 2010

Pénurie à la pompe : tirer des enseignements

Je remets ici, au propre, une réflexion que, faute de temps, je n'ai pas pu faire en Bureau Municipal le lundi 18 octobre 2010. Cette assemblée hebdomadaire rassemble élus et chefs de services, autrement dit les forces motrices de la municipalité. Elles me semblent donc être les personnes à sensibiliser et à convaincre en premier afin qu'elles relayent ensuite les idées auprès de leur personnel. Ce soir là je voulais rebondir sur l'actualité. Ce soir là je voulais rebondir sur cette pénurie de pétrole aux pompes à essence qui instaure un sentiment d'inquiétude chez nos compatriotes. Il aurait dû s'agir d'une suite au post que j'avais rédigé la veille, sur faceboock, et qui dénonçait le manque de réflexion des élus sur l'après pétrole en cette période de démonstration d'une situation plausible dans un futur très proche si nous n'anticipons pas le pic pétrolier dès maintenant.

Je suis toujours désolé et navré de voir que certaines situations ne débouchent pas sur un questionnement général afin d'anticiper des événements que nous savons proches à court et moyen termes. On peut, légitimement, penser que nous assistons actuellement à une répétition de ce que seront nos difficultés, dans une dizaine d'années, quand le pétrole ne sera plus ce liquide bon marché qui coule en abondance dans nos artères. Difficultés pour aller au travail, pour approvisionner les supermarchés, pour déplacer les services d'urgences (police, pompiers, ambulances) etc... Et à cette crise, quelle réponse ? Juste une solution de l'immédiat, aucune vision à long terme. La seule réaction que l'on entend c'est que l'on va forcer les barrages pour réouvrir des raffineries et que la situation redeviendra normale dans 3 à 4 jours, comme si notre modèle carboné était un modèle durable par excellence, qu'il ne devrait jamais péricliter et qu'il ne mériterait pas de modifications. Nous fermons les yeux, nous agissons "business as usual", pourvu que l'on puisse partir en vacances loin de notre quotidien et aller se dorer au soleil lors des prochain congés.

Mais mon désespoir de voir que la réflexion ne s'installe pas est modéré par l'inquiétude qui habite mes concitoyens car ceux-ci ne sont pas dupes. En effet en deux ou trois jours de pénurie, ils s'inquiètent de voir leur pétro-perfusion leur être retirée et se demandent, à juste titre, comment ils vont survivre. Ils sentent bien qu'ils ne pourront tenir, en l'état actuel de l'organisation de notre monde, sans pétrole ... même si, pour l'heure, cette crainte ne se porte que sur la motorisation de leurs voitures et non sur des conséquences plus importantes mais moins immédiatement perceptibles.

Je souhaiterais que nous comprenions, une bonne fois pour toute, et que nous ouvrions les yeux sur notre modèle qui ne peut être pérenne et que cette période de grève révèle. Et une fois de plus, ce sont les plus faibles et les plus pauvres, ceux qui, pour des raisons de loyers trop importants, sont obligés d'habiter loin de leur travail, ceux qui sont obligés d'utiliser leur voiture car ils travaillent de nuit et, qu'à ces heures, il n'y a pas de transports en commun, ceux qui ne pourront assumer la hausse des denrées alimentaires, ceux qui ne pourront plus se chauffer qui trinqueront en premier. Mais on en a cure, car ceux qui dirigent le monde ne font pas partie de cette catégorie de petites gens éternellement maltraitées par les puissants. Que crève la plèbe !

Il est donc de notre responsabilité, en tant que responsables politique, d'entamer une réelle réflexion pour de réelles actions modificatrices en vu d'un développement qui puisse être durable. Des milliers de personnes, des centaines d'associations et de villes ont expérimenté, avec succès, des solutions alternatives, nous permettant de dire que des solutions existent aujourd'hui, pourvu que nous en ayons la volonté politique. Ainsi le temps n'est plus à l'unique expérimentation mais à la mise en œuvre et à la généralisation de ces essais qui fonctionnent. Cette réflexion pour ne plus jamais entendre d'irresponsables paroles, d'optimistes béats et inconscients, dire qu'il ne sert à rien de s'inquiéter et que nous trouverons bien, le moment venu, des solutions. Nous avons tous, à notre échelle (c'est la raison d'être de mon engagement personnel) et à nos niveaux de responsabilités le devoir d'œuvrer à la construction d'une société qui saura anticiper ...

samedi 16 octobre 2010

Echec complet du vidéo-fliquage

Dans la 17e loi sur la sécurité depuis 2002, que l'Assemblée s'apprête à voter, il est question de généraliser la vidéosurveillance. Elle affiche pourtant de bien piètres résultats.

DEVINETTE : qui a écrit en août 2005, peu après les attentats terroristes à Londres, à propos de la vidéosurveillance : « Une politique d'équipement généralisé n 'est pas l'orientation souhaitable pour les années à venir » ? Philippe Melchior, inspecteur général de l'Administration. Mais cela ne l'a pas empêché de devenir par la suite, et jusqu'à cet été, patron du bidule chargé par le ministère de l'Intérieur de vidéo-fliquer la France à marche forcée, le Comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection. Les arguments de Philippe Melchior, dans ce rapport rendu au ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Sarkozy :
  1. La vidéosurveillance n'est pas follement efficace en dehors des lieux clos, comme les parkings.
  2. Elle s'accorde mal avec le « bon exercice des libertés publiques ».
  3. Elle coûte bonbon : « Financièrement, ce serait une solution extrêmement coûteuse, contraire au bon usage des deniers publics. »
Et celui qui n'était pas encore le Monsieur Vidéosurveillance d'avertir : « La lutte contre le terrorisme ne doit pas être un simple alibi pour équiper des secteurs entiers de l'environnement quotidien sans réflexion approfondie sur l'utilité du dispositif. »

Qu'arriva-t-il ? Exactement l'inverse. Depuis que Sarkozy est à l'Élysée, les caméras se multiplient comme boutons de varicelle et sont présentées comme le truc indispensable pour faire déguerpir les délinquants. Objectif affiché : tripler leur nombre, pour en aligner 60 000 dès l'an prochain. Sauf que, question efficacité, ce n'est pas vraiment ça... Cet été, la chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a sorti un rapport - premier du genre réalisé en France - qui a fait un flop tant il bouscule les préjugés en la matière. On y apprend qu'à Lyon, où pas moins de 7,4 millions d'euros ont été dépensés en sept ans pour truffer la ville de 238 caméras, la délinquance de voie publique a moins baissé qu'à Villeurbanne, qui n'a pas investi un kopeck. Soit entre 2003 et 2008 moins 33 % à Lyon contre moins 48 % chez sa voisine.

D'ailleurs la Grande-Bretagne, le pays le plus vidéofliqué au monde avec 25 millions de caméras, citée à tout bout de champ par Sarkozy, est en train de rétropédaler. Et pour cause, toutes les études menées depuis dix ans par les Britanniques aboutissent au même constat : les caméras n'ont aucun effet dissuasif dans la rue ; zéro impact sur les agressions ; et très peu sur les vols sans violences. Éric Heilmann, enseignant-chercheur à l'Université de Strasbourg et spécialiste de la question, a épluché tous les rapports sur l'efficacité de la vidéosurveillance réalisés à l'étranger. Verdict : « Les caméras, ça ne marche pas en ville. Le seul endroit où ça fonctionne, c'est dans un espace clos, comme le métro.

Cela n'empêche pas Brice Hortefeux de répéter, comme après les émeutes de cet été à Grenoble : «Nous observons que la délinquance diminue deux fois plus vite dans les communes équipées de vidéoprotection. » Refrain repris en chœur par le ban et l'arrière-ban de l'UMP, de Xavier Bertrand au porte-flingue Éric Ciotti. D'où sort cette « observation » ? D'un document, un seul, dont « Le Figaro » a fait ses choux gras en août 2009, sous le titre : « Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité ». Seul hic, non seulement cette étude a été réalisée par les services du ministère de l'Intérieur, juge et partie, mais la lettre de mission fixait noir sur blanc à ses rédacteurs l'objectif suivant : inciter les maires à s'équiper en apportant « des arguments propres à soutenir leur adhésion » ! Deux chercheurs indépendants, Éric Heilmann et Tanguy Le Goff, l'ont examinée à la loupe. Conclusion : l'étude est tellement bourrée d'erreurs méthodologiques qu'elle ne vaut pas un cachou. Exemple, le taux d'élucidation : il serait plus élevé dans les zones dépourvues de caméras : 60,6 % contre 54,4 % !

Pour financer le vidéoflicage à tout-va, Hortefeux siphonne le Fonds interministériel de prévention censé aider les communes à lutter contre la délinquance. Désormais, 60 % de son budget, soit 30 millions d'euros par an, est englouti par les caméras. Du coup les candidats se bousculent au portillon. Déjà1 522 villes sont équipées. Même les villages s'y mettent. A Baudinard-sur-Verdon (Var), on compte 12 caméras pour 156 habitants... «Au début, les maires se frottent les mains d'avoir décroché une subvention de l'État qui, représente grosso modo la moitié du coût de l'installation », explique Laurent Muchielli, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des questions de sécurité. Mais, une fois les caméras installées (comptez 30 000 euros l'œilleton), l'entretien et le coût de fonctionnement du bazar sont pour leur pomme. À Lyon, par exemple, la ville dépense chaque année 200 000 euros pour la maintenance et 900 000 euros pour rémunérer les 29 opérateurs scotchés devant les écrans. De quoi payer une centaine de policiers municipaux...

Toujours est-il que, grâce à Sarkozy, la France est devenue l'eldorado des fabricants et installateurs de caméras. « Je mise sur une croissance à trois chiffres », s'extasiait récemment le patron de Tag Technologies, une PME toulousaine (« La Tribune », 19/07). Voilà au moins un secteur qui ne connaît pas la crise. Deux cents sociétés se partagent un gâteau de 1 milliard d'euros par an. Cette année, ce sont des filiales de GDF Suez et de Veolia qui ont raflé le plus gros morceau : 240 millions d'euros pour équiper Paris de 1 200 caméras.

« L'année 2010 a particulièrement bien commencé », se réjouit, sur son site, l'Association nationale des villes vidéosurveillées. Un machin créé par les 70 poids lourds du secteur pour mieux fourguer leur quincaillerie aux élus.

L'hystérie sécuritaire du jour va être bonne pour les affaires...

Jérôme Canard
Le Canard Enchainé,
le 08/09/2010

dimanche 10 octobre 2010

Lettre de Singapour

Chômage, retraite, SMIC ... Singapour a trouvé la solution. Ils ont mis en place un système d'éducation performant ce qui fait qu'ils ont un PIB, par tête, très élevé. En revanche, pour les basses œuvres (construction, poubelles, nettoyage etc...), ils utilisent des immigrés temporaires. Chinois, bangladeshi, indiens viennent pour un temps limité. Ceci permet de ne pas appliquer les lois du travail (pas de minimum salarial, pas de sécurité, pas de couverture etc...). Comme ils sont temporaires la famille ne vient pas, donc on n'a pas besoin de s'occuper de l'éducation des enfants, pas besoin d'intégration car ils sont là pour une durée limitée (ça peut être pour 15 ans … quand même !). En plus, ils peuvent mieux se concentrer sur leur travail sans s'inquiéter pour leur famille. WIN-WIN

Pas besoin de logement non plus, ils peuvent dormir dans des dortoirs pour travailleurs étrangers (à 40 par chambre). Le boss organise le transport et ils se retrouvent dans des camions, souvent à ciel ouvert, entreposés comme du bétail... s’il pleut, ben ils sont mouillés (donc moins efficaces au travail). Si le camion a un accident on en perd une dizaine à chaque fois. C'est pénible il faut en réimporter. Alors dormir sur place c'est mieux pour tout le monde. Certains dorment même dans les pièces avec les poubelles et les vides ordures au bas des HLMs... Comme ça ils sont sur leur lieu de travail. Pas besoin de payer de transport et ils peuvent dormir plus longtemps. Tout bénéfice pour tout le monde. WIN-WIN

S’ils ne sont pas contents, ils peuvent rentrer chez eux (sauf quand le patron garde leur passeport). Mais Singapour c'est bien pour ces travailleurs car ils sont payés 4 ou 5 fois le salaire qu'ils auraient eu dans leur pays (ils peuvent gagner au moins 200 euros !!) et pour l'employeur c'est 5 fois moins cher qu'un Singapourien. Encore une fois WIN-WIN.

Si un ouvrier meurt, ce n’est pas très grave car il y a plus d'1 milliard d'habitant en chine et en Inde... Ils se ressemblent tous en plus. En revanche, à Singapour, ce n’est que 5 millions d'habitants, il ne faut donc pas en perdre de trop quand même. Beaucoup d'ex Chinois mais bien évolué... du bon grade. Dupont, pionnier dans la sécurité au travail, a enregistré 0 accident mortel sur les 5 dernières années dans le monde. Il y a eu je crois une 50aine de morts pour construire le casino de Singapour en un an. Que des travailleurs étrangers... une goutte d'eau.

En plus tout ces immigrés sont utiles pour le bien être des maids ("bonnes à tout faire" souvent des Philipines). Aussi étrangères. Elles ne peuvent sortir qu'une fois par mois (ou une fois par semaine pour les cathos) et aucun singapourien ne veulent coucher avec elles (la honte... se taper une maid)... alors ils s'aident mutuellement à satisfaire des besoins bien naturels. WIN WIN.

Quand il n'y a pas de travail, on les renvoi chez eux puisque leur visa est lié à leur activité. Quand ils rentrent ils ont de l'argent (même après avoir payé pour leur retour et les faux frais administratifs, au patron) et peuvent développer l'économie locale. De mémoire, un bon tiers des ressources aux philippines provient des "expatriées". Idem pour les prostituées ... si les gens ont de l'argent il faut bien des prostituées (quand on travaille dur au bureau on n’a pas envie de trop discuter avec sa femme....)... mais il n'y a pas trop de Singapouriennes dans le besoin donc on importe (Chine, Thaïlande, Vietnam, Philippines). Ou plutôt on laisse venir. Pour importer il faut un permis de prostitution ce qui peut poser problème alors qu’en laissant venir c’est en toute légalité sans tracasserie. Et puis de temps en temps un bon raid de la "vice police" renvoie tout le monde (faut de la chair fraiche aussi sinon le client se plaint). Enfin celles qui sont venus sans permis et qui n'ont pas payé pour avoir le droit de se prostituer. Ça donne bonne conscience. C'est bien, cela renouvelle le parc, ça offre un nouveau choix à une clientèle difficile et ça permet de donner leur chance à de nouvelles filles. Faudrait pas que ca soit toujours les même qui en profite. WIN WIN.

Tout ces gens là on ne les voit pas (poubelles a l'aube, maids enfermèes à la maison, prostitués pour qui veut les voir). Pour les dames pipi et les nettoyeurs de jour, parfois ça fait un peu peur de voir des Bangladeshi tout noirs ou des chinois qui ne sentent pas très bons... il y a un système de retraite minimum mais il est récent donc, pour toutes ces taches on a les petits vieux. Ça reste des Singapouriens donc ca va. Au McDo on ne range pas son plateau. On fait un acte civique en salissant le plus possible sa table. Ca donne un job à un petit vieux qui vient, tout courbé, nettoyer notre plateau. Une petite tape sur le crane et il montre son sourire édenté (pas de retraite, pas de secu..). Comme il n’a pas de dents, il ne peut pas dépenser beaucoup en nourriture. La soupe ce n’est pas cher. Encore une fois WIN-WIN.

Singapour se développe très rapidement avec l'aide des expatriés (ce n’est pas des immigrés car ils rentreront chez eux). Singapour aide tout ces pays à avoir des ressources supplémentaires. Un immigré peu faire vivre un village. WIN WIN.

Y en a-t-il qui ouvrent leur gueule ? Vous pensez que s’il n'y a que des gens aisés et éduqués ils vont l'ouvrir à un moment ou un autre ? Et bien NON, pas avec le système de démocratie autoritaire en place : Censure, contrôle de la presse, pas le droit de rassemblement (demande de permis pour un rassemblement de plus 10 personnes... même pour un pic nic avec des potes au parc), de manifestation ... voila comme cela Singapour est le pays qui a eu le plus fort taux de croissance au monde cette année, ce qui, pour un pays développé, est incroyable.

Un programme à proposer pour les prochaines élections.

Jean-Christophe G

mardi 5 octobre 2010

Climat : « Rester au point mort ou avancer »

Alors que la dernière phase de négociations avant la Conférence sur le Climat de Cancun s’est ouverte lundi à Tianjin en Chine, l’ONU appelle les États à faire preuve « flexibilité » et d’un « esprit de compromis ». Objectif : éviter un nouveau Copenhague.

« Vous pouvez rester au point mort, ou avancer. Le temps du choix est venu ». Seule face à quelque 3000 délégués de 190 pays du monde, la secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques Christiana Figueres n’a pas mâché ses mots, lundi matin à l’occasion de l’ouverture de la Conférence de Tianjin. Un an après l’échec de la Conférence de Copenhague, la responsable onusienne a appelé les Etats à reprendre des négociations pour aboutir à un « résultat concret » lors du prochain rendez-vous sur le climat à Cancun à la fin du mois prochain. « Je vous exhorte à faire preuve de flexibilité et d’un esprit de compromis », a-t-elle insisté.

La crédibilité du processus en question

Censée poser les bases d’un plan global de lutte contre le changement climatique pour l’après 2012 (fin de la période d’engagement du protocole de Kyoto), la précédente conférence sur le Climat avait accouché d’un accord sans ambition. Les 192 pays participants s’étaient en effet contentés de fixer un objectif de limitation de la hausse de température terrestre à 2 degrés sans échéance ni engagement contraignant. Un fiasco qui avait entamé la crédibilité des négociations lancées en 1992 par l’ONU pour tenter d’enrayer le réchauffement climatique. Relayant les propos de Mme Figueres, le négociateur en chef de l’UE, Artur Runge-Metzger a d’ailleurs prévenu que « si Cancun ne débouche pas sur un résultat solide » le processus risquait « de devenir hors de propos pour le reste du monde ».

La Chine appelée à prendre ses responsabilités

Selon le chef de la délégation française Paul Watkinson, l’urgence est désormais de remettre en ordre un texte « illisible et confus ». D’où l’appel lancé par Christiana Figueres d’en extraire « les questions qui peuvent être réglées à Cancun » pour « poser les fondations » d’un nouvel accord. Au programme : l’adaptation au changement climatique des pays les plus vulnérables ou encore la lutte contre la déforestation. Dans cette optique la responsable du climat à l’ONU a rappelé qu’il est « absolument indispensable que la Chine endosse son rôle de leader ». Le premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, qui accueille l’ultime session de travail avant le rendez-vous de Cancun, reste particulièrement réticent à se soumettre à un accord international contraignant.

Johannes Braun
5 octobre 2010,
developpementdurablelejournal.com

samedi 2 octobre 2010

Et répondraient : Rien !

Une fois encore mes réflexions vont vers la critique de mon camp, de ma famille, de mes amis, de mes camarades, bref de la Gauche que j’aime tant. Mais malgré tout l’amour que je porte à ce mouvement progressiste et porteur de révolte, je ne peux me résoudre à le voir éternellement vautré dans ses démons, dans ses éternelles divisions stériles.

En effet, à l’approche de 2012 et malgré le boulevard qui lui est offert par un présidents en panne de solutions adéquates à offrir à la France, incapable, qu’il est, d’avoir une vision politique pour un pays harmonieux, paisible et solidaire, la Gauche semble incapable, elle, de saisir l’opportunité d’incarner l’espoir à l’instar de ce qu’a inspiré, au monde entier, l’avènement de Barak OBAMA à la Maison Blanche. Car c’est bien de cela que la France à besoin. La France à besoin d’espoir et non de peur de l’autre. De peur entretenue par un gouvernement inconscient des risques qu’il y a à vouloir diviser, à vouloir monter les français les uns contre les autres.

Par ailleurs, je ne peux m’empêcher de voir et d’entendre les réactions de certains de mes compatriotes, peu ou pas engagés, mais tout de même contre la droite et encore plus contre notre président décrédibilisé par le tout et n’importe quoi de ses déclarations, toutes plus contradictoires les unes que les autres, par l’à-peu-près de sa politique nationale, par l’approximation de sa vision des réalités de ce monde et des vrais gens, mais qui ne voient rien, en face, qui pourrait incarner cette alternance motivante, originale, moderne, structurante, bref salvatrice.

Il y a quelques années (le 5 février 2007) j’avais, sur ce même blog, comparé la Gauche à ces Gaulois toujours bagarreurs, toujours querelleurs, toujours désunis et incapables de faire front commun afin de tenir tête, malgré leurs supériorité numérique, aux légions romaines de Nicolus Sarkosius.

Force est de constater, en côtoyant les uns et les autres, responsables et militants, lors de réunions, de discussions de couloirs ou dans la rue, qu’à ce jour rien n’a vraiment changé. La Gauche nourrie toujours envers ses partenaires une colère, pour ne pas dire une haine, qui l’empêche de rentrer dans un mouvement vraiment constructif et productif. Ils agissent comme si la survie du parti était plus importante que la vision politique porté par celui-ci. A ce moment là nous ne valons pas mieux que n’importe quel actionnaire qui tant que son entreprise et vivante, qu’importe le sort des humains qui la compose. On a perdu de vue les priorités et les urgences.

Ainsi le PS, du haut de sa suffisance et de son assurance d’une victoire, comme s’il s’était agi d’une simple formalité, affirme qu’il est ouvert à tous et qu’il est capable de travailler avec tous ses partenaires de Gauche tant que cela se passe autour de leur programme, de leur candidat.

Les écologistes, quand à eux, ragaillardi par de bons résultats électoraux, affirment avec une telle morgue qu’ils seraient capable de se brouiller à mort avec, qu’ils ne seront plus jamais les valets, les faire-valoir d’un PS condescendant, et de trouver rédhibitoire de travailler avec le Front de Gauche sous prétexte qu’il n’a pas pris de position contre le nucléaire.

Enfin le Front de Gauche, du haut de sa pureté de gardien du temple de la Gauche, n’est pas en reste et souhaite, avant toute chose, un mea culpa, une flagellation collective du PS et des écologistes, pour avoir appelé à voter pour la constitution européenne en 2005, comme une tache indélébile, comme un pécher originel.

Ainsi tout ce petit monde là réagit comme s’ils pouvaient gagner les élections seuls, sans les copains, sans voir qu’ils participent à la destruction du pays en laissant les mains libres à une droite toujours plus dure et injuste. Mais ils vous affirment pourtant, la main sur le cœur, qu’ils souhaitent arriver au pouvoir. Foutaise ! La droite peut continuer à dormir tranquille, chacun, à Gauche, attendant, dans sa tour d’ivoire, que son frère vienne à lui, sans voir que le chemin doit se faire par tous, vers un but commun construit en commun. Mais aujourd’hui personne ne se place dans cette dynamique de mise en commun de toutes nos spécificités positives qui émanent de chaque groupe. Vraiment, en vérité je vous le dis, la droite est tranquille, la Gauche, à ce rythme là, restera encore longtemps dans une opposition incapable de modifier, d’influencer la marche du monde et de la France vers cette si impérieuse reconversion écologique et durable de l’économie. Une économie au service d’une société enfin devenue humaine où les inégalités seraient estompées par un changement de priorités et une redistribution des richesses.

J’en appelle donc à mes camarades afin que nous nous rassemblions, dès à présent, dans une maison commune, sans reproche et sans anathème, afin de construire, ensemble, un projet d’alternance écologique et sociale que nous serions tous fiers de porter devant les électeurs. J’en appelle à cela afin que nous ne restions pas d’éternels râleurs attendant le Grand Soir qui, à l’aube de leur vie, se retourneraient sur leur parcours et se diraient : Qu’ais-je vraiment fais pour que mes idées humanistes aient modifié la marche du monde ? Et répondraient : Rien !