"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 30 novembre 2009

Copenhague J-7 : Les engagements se précisent

Dans une semaine, la plupart des états de la planète se retrouveront à Copenhague pour relever l’un de leur plus grand défi : prévenir le réchauffement climatique dont les conséquences pourraient être dramatiques pour l’humanité, selon les climatologues et les experts du GIEC. Développement durable le journal fait le point sur les engagements en termes de réductions d’émissions de gaz à effet de serre des principaux pays pollueurs.

Premier pollueur mondial par habitant, les États-Unis proposent aussi l’un des plus faibles efforts des pays développés. La Maison-Blanche a annoncé mercredi 25 novembre une baisse de 17% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020 et de 42% en 2030 par rapport aux niveaux de 2005 (soit, par rapport à 1990, environ 4% en 2020 et 22% en 2030). Dans la même tendance, le Canada souhaite réduire de 20% ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport au niveau de 2006, soit une baisse de seulement 3% par rapport à 1990. Le Parlement canadien fait toutefois pression pour relever ce chiffre : il vient de voter une motion pressant le gouvernement de Stephen Harper de s’engager sur un objectif de 25% par rapport à 1990. Une volonté comparable aux ambitions du Japon qui propose de réduire ses émissions de 25% en 2020 par rapport à 1990 en cas « d’accord très ambitieux avec la participation de tous les principaux pays ».

L’Union européenne est sans doute l’une des régions du monde les plus volontaires dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec son paquet climat énergie fixé en décembre 2008, elle s’est engagée unilatéralement dans les objectifs les plus importants des pays riches. Elle prévoit de réduire ses émissions de 20% d’ici à 2020 par rapport à 1990, précisant que ce chiffre pourrait être porté à 30% en cas d’accord international. L’UE s’est également fixée l’objectif de réduire ses émissions de 80 à 95% d’ici à 2050.

Les autres pays développés n’ont soit aucun objectif officiel, dans l’attente d’une avancée à Copenhague, soit des objectifs relativement modestes justifiés par des difficultés liées à la crise économique. La Nouvelle-Zélande prévoit ainsi une réduction de 10 à 20% de ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport à 1990, tandis que l’Australie vient de présenter un texte au Parlement qui prévoit une réduction comprise entre 5% et 25%, par rapport à 2000, en fonction des décisions qui seront prises à Copenhague. La Russie n’a pour sa part aucun engagement formel : selon la Commission européenne, elle serait cependant prête à s’engager sur une réduction de 20 à 25% d’ici à 2020 par rapport à 1990.

L’attente des pays émergents

Pays les plus fragiles face aux conséquences du réchauffement climatique, nombre de pays en développement attendent l’annonce d’un soutien technique et financier de la part des pays riches avant d’avancer des objectifs de réduction des émissions de GES, leur attribuant la responsabilité de la situation actuelle.

Certains états se distinguent cependant, en particulier le Brésil, véritable fer de lance d’une politique ambitieuse. Le gouvernement brésilien a annoncé prendre « l’engagement volontaire » de réduire de 36 à 39% ses émissions par rapport aux prévisions de 2020, grâce essentiellement à ses efforts pour lutter contre la déforestation de la forêt amazonienne, plus grande forêt tropicale de la planète. Mais, malgré le soutien de Nicolas Sarkozy, le pays peine à faire des émules et la rencontre organisée à Manaus jeudi 26 novembre avec les états d’Amazonie s'est soldée par un échec.

Plus gros pays pollueur au monde avec ses 1,35 milliards d’habitants et son activité industrielle galopante, la Chine rechigne à sacrifier sa croissance par des objectifs contraignants en matière de réduction d’émissions polluantes. Pour Pékin, les pays industrialisés doivent avant tout reconnaître leurs responsabilités historiques et fournir des technologies aux pays émergents. Le gouvernement chinois a néanmoins annoncé jeudi 26 novembre que la Chine prévoyait de réduire ses émissions de CO2 de 40 à 45 % par unité de PIB à l’horizon 2020 par rapport au niveau de 2005. Cet objectif ne signifie pas une diminution des émissions de CO2, mais que leur augmentation se ralentira.

Autre pays émergent pollueur, l’Inde affirme avoir pris des mesures « qui entraîneront des réductions significatives d’émissions de gaz à effet de serre » et indique qu’elle pourrait les quantifier dans un « chiffre indicatif », qu’elle n’a pas encore annoncé.

À noter également, l’Indonésie dont le programme national pourrait permettre de réduire les émissions de 26% en 2020 par rapport au scénario « business as usual », essentiellement grâce à la lutte contre la déforestation, selon le président Susilo Bambang Yudhoyono. Enfin, la Corée du Sud, s’est engagé à réduire de 4% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à leurs niveaux de 2005, soit une inflexion de 30% de ses émissions polluantes par rapport aux prévisions d’augmentation « business as usual ».

Philippe Martin
30 novembre 2009,
http://www.developpementdurablelejournal.com/

vendredi 27 novembre 2009

Climat : "Notre objectif n'est pas de faire peur aux gens"

Vint-six climatologues de renom ont publié, mardi 24 novembre, un document d'une soixantaine de pages, synthétisant les travaux publiés sur le réchauffement climatique publiés depuis le dernier rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat) en 2007. Parmi eux, Nathalie de Noblet, directrice de recherches au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE : UMR CEA-CNRS-UVSQ), explique les raisons de cette publication, à quelques jours de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique.

Pourquoi avez-vous publié Copenhagen Diagnosis ?

L'idée était de faire un état des lieux des recherches à l'intention des décideurs et de toutes les personnes intervenant à Copenhague. Il y a eu plusieurs centaines de papiers publiés depuis les trois dernières années et nous souhaitions donner tous les éléments aux décideurs afin qu'ils puissent prendre les meilleures décisions possibles, en toute connaissance de cause.

Que disent ces dernières études ?

Elles montrent que ce qui avait été prévu dans les derniers rapports du GIEC concernant les augmentations de gaz à effet de serre, les fontes des glaciers, le retrait de la glace des mers, la montée du niveau des mers, est en train de se produire sur la marge haute des prévisions que nous avions faites jusqu'à présent.

Est-ce une réponse aux climato-sceptiques ?

Non. Les climato-sceptiques font beaucoup de bruit pour rien. Ils n'avancent aucun argument scientifiquement valable. Et nous on dépense beaucoup d'énergie pour leur répondre. En tant que scientifiques, nous continuons à observer la nature, à la modéliser en sophistiquant nos outils qui prennent en compte de plus en plus de rétroactions. Plus nous les complexifions, plus nous nous rendons compte qu'il se passe des choses. Notre objectif est que les décideurs puissent réagir correctement face à ce qui se passe. Si nous voulions contrer les climato-sceptiques, nous ne ferions plus que ça et nous ne travaillerions plus. Leur dernière action, d'aller fouiller dans les e-mails de climatologues, prouve bien qu'ils n'ont pas grand-chose à se mettre sous la dent.

N'avez-vous pas peur d'être trop alarmiste ?

Alarmiste, c'est l'interprétation qu'on en fait. Nous, en tant que scientifiques, nous restons factuels. Nous mesurons, nous simulons, et nous donnons nos résultats avec la meilleure précision et le meilleur encadrement d'erreur possible. Après, l'interprétation qu'on en fait peut être alarmiste : ce qu'il faut voir, c'est qu'il se passe des choses dont on ne mesure pas forcément toutes les conséquences parce que nous n'avons pas tous les moyens d'évaluer les conséquences de nos actes. Je pense qu'il faut prendre des décisions puisque l'on sait qu'à la base de ça il y a l'action de l'homme. Il faut que les cerveaux des scientifiques se mettent en route pour lutter contre la production de gaz à effet de serre, que la société prenne conscience qu'elle émet des gaz à effet de serre et qu'elle ralentisse sa production.

Notre objectif n'est pas de faire peur aux gens. Notre objectif, c'est d'être objectifs, de travailler et de faire avancer la science. On n'a pas cherché à créer des problèmes. C'est l'observation de la Terre qui nous a fait voir qu'il se passait des choses. Après, chacun a son interprétation en tant que citoyen. Je pense qu'effectivement il se passe des choses importantes qui n'ont pas été observées dans le passé et que c'est important de voir comment on peut lutter pour contrer ces effets-là.

En tant que citoyenne, quel regard portez-vous sur la conférence de Copenhague ?

Je ne sais pas. J'estime que les scientifiques ont fait leur boulot. Idem pour les médias qui ont relayé l'ensemble des informations parues depuis le rapport du GIEC de 2007. Les décideurs ont donc tous les éléments qu'il faut pour réfléchir. Sur la partie décisionnelle, c'est quelque chose qui ne m'appartient plus. En tant que citoyenne, j'espère qu'il sortira quelque chose de cette conférence. Je pense que la prise de conscience des gens sur leur mode de vie est importante. Il sera également important de soutenir les gouvernements s'ils prennent des décisions car ces dernières seront certainement douloureuses au début pour les citoyens. Il faut que les citoyens soient prêts à accepter ça.

Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières
LEMONDE.FR

Tout petit pas de la Chine et des USA pour Copenhague

Le gouvernement chinois a annoncé jeudi 26 novembre que la Chine prévoyait de réduire ses émissions de CO2 de 40 à 45 % par unité de PIB à l’horizon 2020 par rapport au niveau de 2005. Après les Etats-Unis, plus gros pollueur par habitant, l’Empire du milieu, pays le plus pollueur de la planète avec ses 1,35 milliards d’habitants et une industrie en plein boom, abat ses cartes.

À neuf jours d’un Sommet qui se veut historique, les engagements américains et chinois peuvent certes débloquer les négociations mais sont bien loin des attentes du GIEC (réduction de 40% des GES d’ici à 2020 par rapport à 1990) ou des pays en développement qui subissent déjà de plein fouet, selon les experts, les premiers effets du réchauffement climatique avec des inondations et de fortes sécheresses. Les 17% de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (par rapport à 2004) proposés par les États-Unis ne correspondent qu’à un effort d’environ 4% si on se place par rapport à 1990, comme le font l’UE, l’Afrique et le Groupe des 77. Quant à la Chine, son objectif annoncé ne signifie pas une diminution des émissions de CO2, mais que leur augmentation se ralentira. Ses objectifs en matière d’énergies renouvelables - qui doivent représenter 15% de la production d’énergie globale d’ici à 2020 - ne feront que limiter les effets d’un développement économique qui s’est accéléré depuis 2000.

Patrick Cros
27 novembre 2009,
http://www.developpementdurablelejournal.com/

jeudi 19 novembre 2009

Sarko mégalo ?

Ne dit-on pas que le rire est la politesse du désespoir ?

Paru dans Témoignage Chrétien N° 3369 du 5 Novembre 2009



Paru dans Témoignage Chrétien N° 3371 du 19 Novembre 2009

samedi 14 novembre 2009

Lancement des régionales d'Europe-Ecologie

Cette après-midi je suis allé au lancement de la campagne des régionales de la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France, au Palais des Congrès d'Issy-les-Moulineaux, après-midi animée par Pascal Durand, porte-parole d’Europe-Ecologie.

Après l'introduction de Jean-Vincent Placé, directeur de la campagne d'Europe-Ecologie Région Ile-de-France, nous avons écouté et fortement applaudi les tables rondes qui abordaient trois thèmes capitaux, fers de lance des idéaux écologiques :

1. L'urgence climatique : réussir le rendez-vous du sommet de Copenhague, par : Alain Lipietz, ancien député européen Vert, Denis Baupin, maire adjoint au développement durable à Paris, Hélène Gassin, ancienne responsable de la campagne Energie de Greenpeace et Yves Cochet.

2. Le Grand Paris : quel projet pour l'Ile-de-France ? Par : Robert Lion, ancien président de Greenpeace, Dominique Voynet, Maire Vert de Montreuil, Stéphane Gatignon, Maire PCF de Sevran, Mireille Ferri, vice-présidente du Conseil Régional, chargée de l'aménagement du territoire

3. Sortir de la crise : répondre à l'urgence sociale, transformer l'économie. Par : Emmanuelle Cosse, ancienne présidente d’Act up, Jean-Marc Brulé, Maire Vert de Cesson, Francine Bavay, vice-présidente du Conseil Régional, chargée de l'économie sociale et solidaire, Pierre Larrouturou porte parole du Parti Socialiste

C'est vers 17h30 que Cécile Duflot, Tête de liste du Rassemblement des écologistes en Ile-de-France est venue clôturer avec brio le meeting.

A la suite de cette excellente après-midi je me suis dit qu'il fallait que je dise à tout ceux qui pourraient encore en douter, que ce rassemblement est un vrai rassemblement à Gauche où les notions de rupture avec le capitalisme et le productivisme, où les idées d'une question sociale indissociable de la question l'écologique, où les idées qui consistent à dire que l'on ne fait de l'écologie que pour les humains d'ici et d'ailleurs, d'aujourd'hui et de demain en se disant que c'est bien les plus faibles qui subissent, en premier, les conséquences des atteintes à l'environnement, où les idées de décroissance, de solidarité, de proximité ont été dites, clamées en engagements forts comme une profession de foi.

Je voudrais dire à tout ceux qui pourraient encore en douter que nous n'avons pas affaire à un rassemblement frileusement à Gauche, sous le joug du Parti Socialiste et lorgnant vers le MODEM. Nous avons affaire à un grand mouvement ouvertement ancré à Gauche. Un grand mouvement où l'environnement n'est pas un gadget secoué pour se racheter une verte virginité, mais où l'humain, dans son environnement, est bel et bien au cœur des préoccupations politiques et où l'économie est remise à sa place c'est-à-dire juste comme moyen d'arriver au Développement Durable et non plus un but en soit et qui asservirait des hommes et des femmes afin d'augmenter les bénéfices d'un minorité de capitalistes.

A ceux qui pourraient encore douter de l'ancrage à Gauche d'Europe-Ecologie, je dis qu'ils font insulte à ceux qui, comme les animateurs des groupes comme, les enfants de Don Quichotte, Act Up, ou bien encore Jeudi-Noir, qui se battent, tous les jours, pour réduire la misère sociale dans ce pays et qui ont rejoint le mouvement. Je dis à tous ceux qui pourraient encore douter de l'ancrage à Gauche d'Europe-Ecologie de venir écouter ce qui se dit au sein du collectif et vous y trouverez un vrai projet nouveau, original, non dogmatique, libre, indépendant, social, climatique et environnemental.

Bref enfin et comme aux européennes voilà un projet vraiment motivant qui donne envie d'être mis en avant. Voilà un projet qui, contrairement aux partis classiques, qui ne savent gèrer que le présent, prend en compte aussi le futur dans ses reflexions. Voici un mouvement qui ne cherche pas à faire plaisir aujourd'hui sans se soucier des concéquences de ses décisions sur les générations futures. Voici une démarche bien plus complexe que ce qui était en vigueur jusqu'à aujourd'hui, mais l'urgence climatique, environnementale et sociale nous oblige à cette conscience. La prise en compte des générations futures n'est pas nouveau chez les écolos, mais à l'heure du réchauffement glogale de la planète notre responsabilité est d'actualité. Militer pour que les écologistes prennent la Région Ile-de-France, région la plus riche d'Europe, plus grande que le Danemark ou la Suède ou bien encore plus peuplée que la Belgique, serait un signal fort pour enfin démarer une véritable Europe verte, moteur d'un monde enfin réconcilié avec son seul vaiseau spatial qu'est la Terre. Car en effet, au moment où les négociations risquent d'échouer à Copenhague, il est de notre responsabilité régionale de réaliser ce que nos dirigeants nationnaux sont incapable d'intégrer. Il en va de notre avenir et de celui de nos enfants.

Votez, aux régionales, Europe-Ecologie !

http://ile-de-france.regions-europe-ecologie.fr

vendredi 13 novembre 2009

Le Bel Espoir II


En 1951, le Père Jaouen avec le Père Gounon s'occupait des sorties des jeunes qui étaient en maison de rééducation. Il les emmenait prendre l'air à la campagne (et d'ailleurs déjà à l'Aber Wrac'h en Bretagne !) et avait acheté aux Domaines, pour l'occasion, un véhicule de transport en commun. La carte grise a été libellée au nom de "Aumônerie de la Jeunesse Délinquante" et le sigle AJD a été apposé, comme cela se faisait à l'époque, sur la plaque arrière du véhicule. Personne ne savait ce que AJD voulait dire, mais un jour, un curieux posa la question à un jeune qui n'était pas vraiment au courant; celui-ci répondit spontanément "les Amis de Jeudi Dimanche". C'était logique car c'était bien le jeudi et le dimanche, jours de sortie, que le Père Jaouen venait les chercher. Cette appellation, bien jolie, est restée.

L'A.J.D est une association qui existe depuis 1954 et a qui pour vocation d'organiser des stages de formation et de réinsertion pour des jeunes en difficulté et également des stages d'initiation à la mer ouverts à tous.

L'essentiel de la formation repose sur l'apprentissage des métiers de la mer et de la vie communautaire. Le Bel Espoir II, le Rara Avis, l'île Stagadon, le chantier AJD permettent d'accueillir des centaines de jeunes par an. Il n'y a que 3 salariés à l'association et des bénévoles. Celle ci tourne grâce à la présence constante du Père Jaouen, de quelques proches et amis, des stagiaires du moment.

En octobre de cette année, lors d'une de mes missions en rade de Brest, sur le Navire Océanographique du CNRS, "Le cote de la Manche", nous avons croisé Le "Bel Espoir".

Ce beau navire a été construit en 1944 à Svendborg, au Danemark, sous le nom de "Nette S" par les architectes navals Ring Andersen, pour le compte de la Compagnie maritime A.C. Sorensen. Le navire fut rebaptisé ensuite "Peder Most". Conçu et aménagé pour le transport du bétail entre Copenhague et Hambourg. Il pratiqua ce métier pendant dix ans. En 1955, une organisation anglaise, la "Outward Bound Trust", récupéra la goëlette pour servir à l'apprentissage maritime des élèves des "public schools". Elle fut transformée en navire-école et, baptisée le 30 juin 1965 "Prince Louis II". Le Prince Charles y fît paraît-il ses classes. C'est en mai 1968 que l'Association Amis de Jeudi-Dimanche en devient propriétaire. La goëlette arrive à l'Aberwrac'h et prend son nouveau nom "Bel Espoir II".

Le "Bel Espoir" est une goëlette à trois mats de 38,50 m de long et 7,20 m de large. Le tirant d'eau est de 2,80 m, il peut porter plus de 650 m² de voiles. Côté aménagements, on y trouve un poste central avec 9 cabines de 2 à 4 couchettes, un poste d'équipage entouré de 4 cabines de 2 couchettes, 2 toilettes, une à l'avant et l'autre dans le poste équipage. Sur le pont, le roof permet à une quarantaine de personnes de manger à l'aise, et sur l'arrière, la timonerie avec la cabine du capitaine en dessous précède la cuisine.

Que l'association, ses membres et stagiaires soient chaleureusement salués par ce billet.

http://www.belespoir.com/index.html

mercredi 11 novembre 2009

Mon Identité Nationale à moi - II


Mon Identité Nationale à moi c'est aussi l'image de ce peuple Black-Blanc-Beur qui se réapproprie, en 1998, le drapeau tricolore et le confisque à l'extrême droite qui voudrait en faire un drapeau nationaliste et fasciste à l'instar de croix gammée des nazis et que nous, les démocrates progressistes de gauche, nous aurions honte d'arborer, nous dépossédant, nous dépouillant ainsi d'un de nos symboles de notre république libre, égalitaire, fraternelle et laïque.

mardi 10 novembre 2009

Mon Identité Nationale à moi



En son temps Ferrat avait exprimé tout son amour pour la France à travers cette magnifique chanson, dès lors nul besoin de débat sur l’identité nationale car tout y était dit sur la tolérance, l’esprit de rébellion et de résistance, sur l’apport de l’autre ou sur ce qu’elle a de grand et d'admirable.

Il n’y a pas à dire la France de Ferrat est bien plus belle que celle que Sarkozy, Hortefeu et Besson nous préparent !

lundi 9 novembre 2009

Ailleurs que dans l'hexagone

Voilà un mois que j'ai un compteur de visites sur mon blog et je suis vraiment des plus heureux d'avoir pris cette initiative car, alors que je croyais écrire plus ou moins dans le vide – ce qui est profondément désespérant et démotivant - j'ai pu voir que j'étais lu.

En effet le service, qui me fournis ce compteur (Easy Couter : http://www.easycounter.com/) me permets d'avoir accès à certaines statistiques comme le nombres de visites par jours (15 en moyenne), par mois ou bien encore par pays. Et c'est là que mon étonnement a vraiment été grand car j'ai découvert que ma petite prose énervée diffusait ailleurs que dans l'hexagone. Ainsi si, c'était tout de même à prévoir, la majorité de mes lecteur est en France (70%) ceux qui me suivent des USA représentent 2% de mes lecteurs, 2 autres pour cent se répartissent entre le Canada, l'Espagne, la Hollande ou bien encore l'Australie, le reste non négligeable (26%) n'est pas reconnus par le serveur.

Que tous mes lecteurs, de par le monde, d'ici ou d'ailleurs soient salués, ce soir, par ce petit billet écrit afin de vous remercier car c'est vraiment beaucoup d'honneur que vous me faites en me lisant.

Cela me motive donc à poursuivre ma résistance, car même petite, cela est toujours de la résistance ... surtout si elle ne se fait pas dans le vide.

Merci, merci mille fois merci.

vendredi 6 novembre 2009

Climat : L’impossible consensus ?

Malgré un optimisme de façade, l’inquiétude plane à Barcelone sur le succès d’un accord mondial sur le climat avant janvier 2010. Le Sommet de Copenhague, qui se tiendra du 7 au 18 décembre, s’annonçait pourtant comme un moment historique il y a encore quelques mois. Nombre d’experts craignent aujourd’hui que les discussions ne débouchent sur un compromis peu ambitieux. Tous les partis laissent néanmoins la porte ouverte aux négociations, même l’Afrique qui avait menacé un temps de boycotter la conférence sous l’égide de l’ONU qui s’achève aujourd’hui dans la capitale catalane. (Correspondance)

Si les rencontres internationales se multiplient à travers la planète à 30 jours du Sommet de Copenhague sur le climat, les négociations semblent piétiner. À Barcelone, la dernière conférence internationale sous l’égide de l’ONU n’a pas débouché sur les résultats escomptés, sauf coup de théâtre de dernières minutes aujourd’hui. « Tout est encore possible », n’hésitent pas à répéter les négociateurs interrogés dans le Centre de convention de la capitale catalane qui a accueilli du 2 au 6 novembre plus de 4000 participants, dont les délégués de 181 pays. Les points de désaccords restent pourtant nombreux et un consensus difficile à réaliser. Le fossé entre pays émergents et États-Unis risque en particulier d’être difficile à combler. Comment concilier la demande d’une réduction de 40% des émissions de CO2 en 2020 par rapport à 1990 avec celle des USA dont le Sénat peine à voter un budget qui permettrait de réduire le CO2 de seulement 7% sur la même période ? « On demande aux nations pauvres de faire le choix entre pas de traité ou un mauvais traité », commente Natalie Curtis d’Oxfam. La volonté du G8, affichée en juillet dernier à L’Aquila en Italie, de contenir l’augmentation moyenne des températures sous la barre de 2°C a du mal à se transformer en acte. Au-delà, le dérèglement du climat aura pourtant des conséquences dramatiques sur la planète, selon les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Inquiétude, deux ans après Bali

La délégation africaine avait tenté un coup d’éclat lundi 2 novembre pour l’ouverture des négociations de Barcelone, annonçant un boycott des discussions tant que les pays industrialisés n’annonceraient pas d’engagements chiffrés conséquents de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. La menace n’a pas été mise à exécution, les états africains cherchant avant tout à montrer leur désarroi face au « manque d’écoute » des pays riches dans les négociations. Si l’action n’a pas débouché sur un résultat concret, elle a cependant permis une meilleure prise de conscience du problème d’un continent en première ligne face aux menaces engendrées par le dérèglement climatique. « Cet accord n’est plus ni moins une question de survie pour l’Afrique », explique Grace Akumu, l’une des représentantes de l’African Group à Barcelone. « Tous les ingrédients sont là pour obtenir un accord, mais il manque une réelle volonté politique », commente Alden Meyer de l’Union of concerned scientists, groupe américain indépendant de scientifiques, membre de l’ONG international Réseau Action Climat. « Sans un sursaut des chefs d’État ou de gouvernement, le Plan d’action de Bali, qui annonçait un accord important fin 2009, ne tiendra pas ses promesses ».

Le financement en question

Si une entente mondiale sur un chiffre de réduction des émissions de gaz à effet de serre semble difficile à atteindre, la question du financement l’est encore plus. L’Union Européenne reste la seule à avoir fixé un montant d’aide public internationale pour soutenir les pays pauvres à réduire leurs émissions de CO2 et faire face aux effets climatique d’ici à 2020. Aucune autre puissance industrielle ne s’est encore risquée à le confirmer. L’argent est pourtant, selon tous les experts, le nerf de la guerre contre le réchauffement de la planète. « C’est une nouvelle révolution industrielle qui devra être accompli en seulement dix ans, explique Alden Meyer. « L’économie mondiale va devoir se transformer ». L’Afrique aimerait qu’une nouvelle structure de financement internationale complète, voire remplace, la Banque mondiale. Celle-ci rejette les critiques annonçant un effort de 1,1 milliard de dollars pour aider six pays africains via le Climate Investment Fund (CIF). Le Mozambique, le Niger, la zambie, le Maroc, l’Egypte et l’Afrique du Sud développeront des projets liés à l’énergie solaire ou éolienne et à l‘adaptation aux changements climatiques. « Nous espérons que nos différents programmes de financement inspirent les négociateurs sur des actions possibles pour un futur sans carbone », explique Katherine Sierra de la Banque Mondiale.

Envoyé spécial
6 novembre 2009, Patrick Cros
http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article5491

lundi 2 novembre 2009

Qui sème la misère, récolte la colère !

J'écris ce texte pour alerter, une fois de plus.

Une fois de plus j'écris un texte noir, mais j'y suis contraint, ne pouvant me résoudre à me taire. Et les sujets ne manquent pas depuis deux ans, c'est le résultat de la tactique de Sarkozy, qui consiste à attaquer sur tous les fronts, en même temps, divisant, par là même, les forces des opposants, qui se concentrent, alors, sur leurs sujets premiers et respectifs, ne pouvant être partout à la fois. Les syndicalistes et les militants s'essoufflent, ils sont usés d'aller dans la rue. Au final il n'y a plus d'opposition. Je ne suis pas mieux que les autres, je ne suis pas plus brave, je m'épuise aussi. Je suis épuisé de devoir toujours raller et ruer dans les brancards. Mais la nécessité faisant la loi, une fois de plus je reprends mon clavier et mon blog pour alerter. Pour alerter sur un projet dont tout le monde a entendu parler, mais qui ne semble pas émouvoir plus que cela les citoyens de ce pays. Cela fait se soulever tous les élus locaux, de Droite (qui n'en contestent que la méthode) comme de Gauche (qui, eux, contestent le fond), mais les citoyens ne semblent pas se rendre compte de la gravité de la suppression de la Taxe Professionnelle - puisque c'est de cela qu'il s'agit- sur leur vie, sur notre modèle français.

Sarko est en train de détruire, par ses intempestives et impulsives annonces de pseudo réformes de modernisation (en langage Sarkosien cela signifie régression sociale), notre pays à petit feu, dans l'indifférence totale.

J'écris ce texte pour alerter, pour essayer de mobiliser, avec mes modestes moyens, les citoyens de ce pays que j'aime et qui se meurt sous les coups de boutoirs d'un président dogmatique et inconséquent. J'écris ce texte pour alerter contre un projet qui va toucher la vie des Français très concrètement, violement et directement et ce, au quotidien.

Je voudrais dire qu'il ne faut pas s'y tromper cette mobilisation contre la suppression de la Taxe Professionnelle (TP) n'est pas juste une affaire de politiciens mais qu'il s'agit bel et bien de ce qui fait notre vie et des facilités que nous avons à faire telle ou telle chose en dehors du temps de travail. Ne nous y trompons pas la Taxe Professionnelle est, pour une commune, ce qui lui permet de subventionner la vie de ses habitants et de leurs enfants leur permettant d'avoir accès aux associations, à la culture, aux équipements sportifs.

Maintenant vous allez me dire qu'avec la perte des finalités philosophiques du travail qui sont, non pas d'avoir un quelconque honneur que l'on perdrait en cas de chômage, mais bel et bien de permettre aux gens de vivre une vie de famille, de loisir, de sport, de culture, tout cela n'aura plus de raison d'être. Avec la survalorisation testostéronée de "la valeur travail", tout ce qui fait la vie à coté, sera désuet pour ne pas dire honteux. Nous pourrons, dés lors, regagner le flot des travailleurs-esclaves qui n'ont, comme seul horizon de vie que celui du travail, de l'épuisement puis de la mort. Bonjour les perspectives de lendemains qui chantent. Merci à la Droite de préparer un troupeau d'esclaves travaillant pour que les classes aisées puissent jouir des douceurs de la vie comme c'était le cas au 19ème siècle en France ou bien en Chine aujourd'hui.

Ne nous y trompons pas, c'est bien ce qui risque d'arriver. Prenons comme cas concret une ville comme les Ulis. En effet, la ville des Ulis est, avec la TP est la 10ème ville la plus riche de l'Essonne mais sans la TP, juste avec les revenus des impôts locaux nous redescendons à la 3ème ville la plus pauvre de l'Essonne. C'est vous dire si cet arrêt de versement de TP va avoir un impact direct sur les activités des Ulissiens. Pour comprendre il faut voir qu'il est plus que probable que nous ne pourrons plus subventionner les associations qui devront, dès lors, augmenter leurs tarifs ou bien mettre la clef sous la porte. Dans les deux cas de figures, les associations seront condamnées à court terme car les Ulissiens ne pourront plus payer leurs participations. La ville ne pourra plus offrir une si belle médiathèque, des entrés peu chères à la piscine, des spectacles de qualités reconnues et bons marchés au théâtre, une ville aussi bien entretenue et verte, etc... Tout cela déséquilibrera les villes populaires comme la nôtre qui se sentiront légitimement stigmatisées et abandonnées par la Nation. Cet abandon qui entraînera, c'est à craindre, des débordements violents de citoyens qui n'auront plus rien à perdre et qui serviront, ensuite, d'alibi à une politique ultra-sécuritaire.

Alors dans un premier temps les Communes, les Conseils Généraux ou bien les Régions se verront dans l'obligation d'augmenter les impôts locaux pour essayer de compresser l'hémorragie, mais cela aura des limites car nous ne pourrons, indéfiniment, ponctionner le peuple. Mais en attendant il y aura eu transfert des solidarités des entreprises, sur les citoyens qui devront, une fois de plus mettre la main au porte-monnaie pendant que les plus riches, eux, empocheront le pactole. Cela est révoltant. Cela me révolte !

Il ne faut pas que les citoyens soient dupes des supercheries et des cadeaux (allègements de charges, les emplois aidés, exonération de Taxe carbone …) fais aux entreprises depuis de très nombreuses années afin que celles-ci soient, soit disant, plus compétitives. Ne soyons pas dupes, car cela n'a jamais amené d'emplois supplémentaires mais au contraire de plus en plus de délocalisations et de plus en plus de bénéfices dans la poche des actionnaires. On peut même se poser la question, en un triste rire, de savoir si les entreprises privées, à force d'aides de l'état, ne s'apparenteraient pas à des entreprises publiques ? Autant de capitaux qui ne vont pas dans les entreprises publiques et qui se meurent justifiant les pseudo-salvatrices privatisations. Avec la suppression de la TP les entreprises vont avoir un nouveau cadeau, emballé par l'argument de la compétitivité internationale, mais cela ne se traduira par, une fois de plus, aucun bénéfice pour les salariés, les embauches, les investissement vers une plus grande sobriété environnementale, mais vers plus de bénéfices pour les patrons et les actionnaires et plus de misère dans les villes populaires.

Comme pour prouver cette roublardise des patrons et de la Droite, regardons le dernier cadeau fait aux entreprises en date par la baisse de la TVA dans le secteur de la restauration. Baisse de la TVA que l'on nous a vendu comme étant la solution pour plus d'embauches, une baisse significative des prix et une redynamisation du secteur hôtelier. Qu'en est-il aujourd'hui ? Rien n'est venu. Aucun engagement n'a été tenu, en revanche on peut légitimement se dire que les bénéfices, entre les prix qui n'ont pas baissé et la baisse de la TVA, sont allés dans la poche, déjà bien pleine, des patrons et autres actionnaires.

Enfin et pour conclure inutile de dire que cette suppression de TP sera irréversible. Même si la Gauche revenait au pouvoir et qu'il lui venait l'idée de remettre la TP nous assisterions à une levée de bouliers du lobby patronal, maniant la menace des licenciements à tour de bras faisant que nous ne pourrions jamais rétablir ce qui n'aurait jamais du disparaître.

Ne nous y trompons pas l'heure est grave, levons nous, mettons tout en œuvre pour que cela ne se fasse pas, soutenez vos élus locaux qui doivent sentir que le peuple est en colère.

Dessin : Enki Bilal

dimanche 1 novembre 2009

L’insouciant paraître, le nouvel opium du peuple

Il existe des sujets qui ne prennent pas de rides. Des sujets qui continuent à engendrer des controverses stériles. Des sujets qui ressemblent à des marronniers télévisuels. Le sujet de la fourrure en est un bon exemple. La réflexion de ce texte m’est venue, alors que je roulais sur l’autoroute, vers Port-St-Louis du Rhône de 29 novembre 2008 pour rejoindre le Navire Océanographique Téthys II du CNRS qui nous accueillera pour 15 jours d’embarquement sur la Méditerranée et j'édite ce texte en ce début de novembre 2009, car le salon de la fourrure 2009 ouvrira ses portes à la fin de ce mois-ci et il est fort à parier que nous aurons le droit aux mêmes simagrèes. Je roulais donc et j’écoutais France-Inter qui relatait l’ouverture du salon de la fourrure. Je n’ai pu, alors, m’empêcher de me remémorer les affrontements d’il y a 20 sur ce même sujet. J’ai cru vivre un flash-back. Rien n’avait changé. Arrivé à la quarantaine, ce qui était, lors de ma jeunesse, était encore là aujourd’hui. Alors, sur les ondes nationales, se sont succédés les ineffables interviews des pro-fourrures et des défenseurs des animaux … et cela m’a énervé. Alors, une fois n’est pas coutume, je vais faire un billet, que certains pourraient classer d’écolo-animalier, sujet hautement glissant et décalé par rapport aux enjeux planétaires que nous vivons en ce moment et à l’heure de la remonté en crédibilité des Verts, traiter d’un sujet animalier est risqué. Mais bon, je m’y colle quand même, souhaitant que l’on ne me taxe pas d’autre chose que ce que je suis, c'est-à-dire un environnementaliste global qui se préoccupe de l’avenir durable de l’humain sur une planète aux équilibres climatiques, écologiques et biologiques préservés. Un écologiste conscientisé et non pas animalier.

Dés lors, la première réflexion qui m’est venue c’est qu’il était amusant de voir que les arguments avancés par les uns et les autres, dans le débat, n’avaient pas évolué d’un iota et ainsi, en effet, on a pu entendre les opposants argumenter que l’élevage des animaux étaient fait dans des conditions inadmissibles et que la mise à mort par électrocution (électrode dans la gueule et dans l’anus) pouvait plus s’assimiler à de la torture qu’à un acte professionnel et qu’il était possible, si l’on souhaitait vraiment porter de la fourrure, de s’acheter un manteau en fourrure synthétique.

Les partisans de la fourrure argumentant, alors, qu’il fallait mieux, pour le bilan carbone (ça c’est un argument récent soit dit en passant), acheter de la fourrure animale plutôt que de la fourrure synthétique car fabriquée à grand renfort d’énergie fossile et donc émettrice de GES. Les partisans de la fourrure achevant leur rhétorique par l’implacable argument que nous mangeons bien de la viande et que nos chaussures et vestes de cuir étaient bien des objets en peaux animales et que donc nous n'avons aucune leçon à donner puisque nous tuons aussi des animaux.

Les opposants demandant ensuite que soit étiquetée la provenance des fourrures afin que les acheteurs soient informés. Ouais ! Que dire !

Que dire face à ces positions enracinées dans des dizaines d’années de combats stériles ? L’un des problèmes vient, je pense, du fait que tous ces arguments sont valables, réels et recevables.

Il est réel que les animaux sont élevés dans des cages, misent à hauteur d’homme, aux planchers grillagés afin de faciliter le nettoyage des cages en permettant aux excréments de tomber directement au sol et il est réel, aussi, que pour les animaux (visons etc...) vivre, en permanence, sur un grillage entraine des plaies ouvertes, engendrées par le cisaillement des grilles, entre les « doigts » des pattes et donc de probable insupportables souffrances.

Il est vrais également que la mise à mort est cruelle.

Il est probablement vrais qu’il vaut mieux porter de la fourrure naturelle qui participe moins au réchauffement climatique que de la fourrure synthétique, même s’il faudrait faire un bilan carbone complet, des deux activités, pour pouvoir se prononcer de manière aussi définitive et catégorique.

Il est vrais également et évident que tous les vêtements en cuir provient de peaux animales. Personne n’en disconvient.

Mais alors quoi ? Et bien, ne pourrait-on pas faire la moyenne de tout cela ? Ne pourrait-on se dire que lorsque l’on abat une vache ou un cochon, pour s’en nourrir, il est plus intelligent et respectable de récupérer sa peau pour la valoriser ?

Ne pourrait-on pas légiférer pour que les fourrures, travaillées en Europe, proviennent d’élevages respectueux de la vie animale (cage à fonds plein, non surpeuplée, voir des enclos en plein air pour une vie plus agréable) ?

Ne pourrait-on légiférer pour imposer un mode d’abatage qui limite la douleur animale ?

Ne pourrait-on imposer un étiquetage avec un label indiquant que l’élevage est respectueux de la condition animale ?

Ne pourrait-on dire qu’il n’est pas possible de comparer l’utilisation du cuir et celle de la fourrure, car les démarches sont totalement différentes. La démarche d’utilisation du cuir est proche de celle des Inuits, de certains peuples africains ou bien encore des indiens d’Amérique du nord, qui n’ont jamais hésité à tuer un animal pour s’en nourrir, tout en ayant le total respect de celui qui a accepté de mourir pour qu’eux puissent survive, au point de ne rien gâcher et de tout utiliser (viande, os, peau). Alors que la production de fourrure, elle, n’est pas, vous en conviendrez, dans un objectif de survie, mais bel et bien dans celui du luxe et du paraître. On élève des animaux pour n’en prendre que la peau, que fait-on de la viande ? Mange-t-on du vison ? Ceci n’est-il pas que du gâchis comme nos sociétés de l’immédiat savent si bien en créer ? Ceci n’est-il pas une métaphore de ce que nous faisons subir à nos plus proches frères qui produisent, pour nous, de futiles et éphémères biens de consommations alors qu’ils ne font que survivent , concentrés dans des cages sans joies et sans avenir ?

Alors que conclure ? Que dire qui pourrait permettre de clore ce débat stérile afin que nous puissions passer à des choses bien plus impérieuses car, tout de même, l’inacceptable souffrance animal - puisque c’est le premier argument avancé par les protecteurs des animaux - est un sujet éminemment résolvable à coup d’obligations législatives, pourvu que nos assemblées veuillent bien y réfléchir un tant soit peu. Alors que conclure pour élever le débat et revenir à des problématiques plus ultimes ? Nous pourrions dire, par exemple, que ce combat est une image de plus dans l’album photo de notre société basée sur la consommation non vitale, basée sur le gâchis, la création mercantile d’envies et l’égoïsme. Nous pourrions dire que pendant que l’on se disperse sur des sujets solutionables on ne s’attache pas à répondre à l’ultimatum que nous posent les changements climatiques, la chute de la biodiversité, la pauvreté ou bien encore la sortie d'une société pétrolée. Nous pourrions dire que ces débats révèlent l’égoïsme de nos riches sociétés qui pensent qu’elles pourront durablement poursuivre leur train de vie sans se soucier de redistribuer leur richesse. Cela révèle l’insouciance de nos modes de vie qui pensent que l’on pourra s’isoler des autres peuples sans que cela n’ait d’impact sur les équilibres géostratégiques et sur la paix mondiale. L’insouciant paraître voici le nouvel opium du peuple c’est ce que m’inspire, au final, ce combat d’un autre âge et qui aurait déjà dû être résolu depuis de nombreuses années … passons à autre chose maintenant.